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Le leader vénézuélien doit se rendre cette fin de semaine à Cuba pour y être opéré «lundi ou mardi» d’une «lésion» qui a une «probabilité élevée» d’être cancéreuse dans la zone où une tumeur maligne lui a déjà été retirée en juin 2011 dans un hôpital cubain. «Je ne suis pas immortel», a admis le président, âgé de 57 ans élu en 1999 et qui aspire à un nouveau mandat de six ans, lors de l’élection présidentielle du 7 octobre où il devra pour la première fois affronter un - jeune - candidat unique de l’opposition. Bien qu’il affirme que la flamme de la «révolution bolivarienne» qu’il mène ne pourra être éteinte par «rien ni personne», des analystes consultés par l’AFP estiment que ce projet socialiste sera menacé si le pouvoir ne parvient pas à dénicher une figure assez imposante à qui passer le témoin.
«Il est impératif de commencer à penser à la relève et au leadership, une tâche compliquée parce qu’il s’agit d’un mouvement personnalisé qui tourne autour d’un caudillo», déclare l’analyste électorale Mariana Bacalao, professeur à l’Université catholique Andrés Bello.
L’experte estime que Hugo Chavez a refusé de faire surgir une relève «parce que tout doit tourner autour de lui et quand quelqu’un émerge, il le retire des premières lignes».
«Un processus socialiste ne peut pas dépendre en permanence d’un homme si nous voulons réellement parler d’un projet à moyen et long terme», renchérit l’analyste politique Nicmer Evans, professeur à l’Université centrale du Venezuela.
Une possible récidive du cancer du président inquiète ses partisans. Pour autant, ils n’évoquent jamais en public un éventuel passage de relais, thème quasi tabou, et affichent une totale confiance dans la récupération de leur champion.
Hugo Chavez «est et demeurera notre candidat, il demeurera le leader de la révolution bolivarienne», affirme Diosdado Cabello, un des hommes forts du chavisme, aujourd’hui député à la tête du Parlement.
M. Cabello, ainsi que le vice-président Elias Jaua, le ministre des Affaires étrangères Nicolas Maduro, le ministre de la Défense Henry Rangel Silva, celui du Pétrole et des énergies Rafael Ramirez, ou le frère du président et gouverneur de l’Etat de Barinas (ouest), Adan Chavez, sont les «dauphins», estime le directeur de l’institut d’enquêtes Datanalisis, Luis Vicente Leon.
«Mais la difficulté est que le grand lien affectif (avec les électeurs), c’est Chavez. Et il est difficile d’imaginer comment ils vont défaire tout cela du jour au lendemain», reprend Mme Bacalao.
L’analyste signale qu’une détérioration de la santé du président risque de déboucher sur des luttes de pouvoir au sein du chavisme.
«Les clans, même s’il semble qu’il n’y en a pas, vont certainement commencer à entrer en lutte (...) pour s’approcher le plus du président afin de se présenter comme les héritiers», pronostique-t-elle.
Avant de rendre public son état de santé, Hugo Chavez bénéficiait de plus de 50% d’opinions favorables et s’estimait certain non seulement de «pulvériser» son adversaire en octobre - le jeune gouverneur de centre-gauche Henrique Capriles - mais aussi de rester au pouvoir «jusqu’en 2031».