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Pourtant, sa mésaventure n’est ni la première ni la dernière du genre. Depuis 2012, les récits d’arrestations arbitraires et d’expulsion illégale de Marocains par les autorités de Bruxelles n’ont cessé de faire le « buzz ». Ce fut le cas de cette maman et de ses deux enfants de 4 et 9 ans installés en toute légalité en Belgique depuis septembre 2014 et qui ont été expulsés après l’arrestation de ladite femme à son retour d’un voyage du Maroc en novembre 2014. La raison : l’officier de service et l’Office des étrangers ont estimé que « ses intentions en venant en Belgique n’étaient pas claires ». La maman a été emprisonnée durant 15 jours et séparée de ses filles. Pire, elle a été expulsée ainsi que ses enfants avec, en guise de cadeau, des passeports estampillés : « Interdit de l’espace Schengen pour une période de 5 ans par l’Office des étrangers ».
Lors de l’escale de cette famille à Casablanca, elle a été longuement interrogée par la police marocaine sur les raisons de son « expulsion ».
Ce fut également le cas d’un autre Marocain âgé de 57 ans, arrivé en Belgique en 2002, marié à une Belge en 2003 et qui a été également expulsé après avoir été accusé d’avoir contracté un mariage blanc au regard du fait qu’il avait, entre-temps, divorcé
Les autorités belges n’ont même pas jugé utile de prendre en considération son état de santé fragile car il souffrait de diabète, d’une hernie discale et d’une insuffisance respiratoire grave qui nécessite l’usage quotidien d’une pompe à oxygène. En fait, les autorités belges ne se formalisent nullement à mettre aux arrêts des hommes âgés et même des femmes enceintes.
Contacté par nos soins, une source de « Getting the Voice Out », un site belge qui collecte les témoignages des personnes détenues dans les centres fermés, nous a précisé que les Marocains et les Tunisiens font actuellement l’objet d’arrestation, de rétention administrative et d’expulsion. « Les ressortissants de ces deux pays sont devenus la cible privilégiée des agents de l’Office des étrangers. Nombre d’entre eux ont même été arrêtés après avoir déposé des demandes de mariage et expulsés vers leurs pays d’origine», nous a révélé Yvelines qui officie au sein de ce site tout en précisant que cet acharnement n’a rien de nouveau et qu’il a été initié en 2012. Les ressortissants de ces deux pays sont devenus la nouvelle cible après que les Guinéens, les Albanais, les Kosovars et tant d’autres aient fait les frais de pareilles mesures discriminatoires.
Selon les témoignages recueillis par le site en question, les Marocains et les Tunisiens se font arrêter lors des rafles ou à leur domicile. Ils se font expulser très rapidement grâce à une étroite collaboration avec les missions diplomatiques et consulaires des pays concernés. Ils sont parfois établis en Belgique depuis plusieurs décennies.
Pour procéder à leur expulsion, tous les arguments sont bons: antécédents «judiciaires», suspicion de «mariage blanc», suspicion de travail au noir, suspicion de terrorisme, et la liste est longue. «Enormément de Nord-Africains sont expulsés sans état d’âme. Ils laissent boulot, femmes, enfants ici. Ils se font expulser sans ménagement. On vient les chercher dans leurs cellules trois heures avant le départ de leur avion, ne laissant aucune chance à leurs avocats ou à d’autres personnes d’intercéder en leur faveur ! Mais qu’à cela ne tienne, ils sont considérés comme des repris de justice », rapport le site.
Une politique qui sera exacerbée davantage avec l’arrivée de Theo Francken au secrétariat d'Etat à l'Asile et à la Migration. Connu auprès des diasporas étrangères par ses déclarations xénophobes, ciblant les immigrés, notamment d’origine marocaine, algérienne et congolaise, ce dernier a multiplié les arrestations et les charters. Et pour aller vite en besogne, il a adressé une lettre à Dirk Van Den Bulck, commissaire général aux réfugiés et aux apatrides dans laquelle il lui a demandé d’élargir la liste des pays d’origine dits “sûrs“. Ainsi en 2015, 5.894 personnes, dont des Marocains, ont été expulsées manu militari vers leurs pays d’origine ou renvoyées dans un autre pays européen ; soit une hausse de 16% par rapport à 2014.
Et qu’en est-il de l’ambassade et consulats du Maroc en Belgique et des services du ministère des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires migratoires ? C’est silence radio. « On n’a jamais vu l’ambassadeur ou des consuls marocains visiter ces centres ou réagir contre ces abus. Le pire c’est que ces expulsions se font vers le Maroc avant même qu’un accord sur la réadmission entre les deux pays n’ait été finalisé», a conclu Yvelines du site « Getting the Voice Out ».