Accusé d’avoir profané le drapeau national et agressé une citoyenne
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«Assisté par des membres de Justice et bienfaisance, l’accusé aurait giflé à maintes reprises la victime âgée de 25 ans avant de la faire tomber par terre et de la piétiner. Grièvement blessée au rein gauche et à la tête, cette dernière a présenté à la justice un certificat d’incapacité de 21 jours», précise la même source. Ainsi, conformément à la législation marocaine, l’accusé a été incarcéré à la prison locale de la ville. Son procès est prévu pour la semaine prochaine.
Il répondra à de lourds chefs d’accusation. Pour la profanation du drapeau national, il risque une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans ferme et une amende de 10.000 à 100.000 dirhams. Dans l’affaire d’agression contre la citoyenne marocaine, il risque également gros : un emprisonnement allant de 6 mois à deux années de prison et une lourde amende. Seule la justice tranchera dans cette affaire qui défraie déjà la chronique au Maroc et en France. La presse française en a fait un nouveau cheval de bataille pour critiquer la justice marocaine.
Rappelons que des témoins ont confirmé aux policiers et au Parquet les accusations contre le mis en cause. En revanche, l’accusé les nie en bloc.
Il a affirmé à l’AFP qu’il était juste avec des amis dans la manifestation qui s’est soldée par un accrochage entre les activistes du Mouvement du 20 février et ceux du «Mouvement pour la Constitution et la monarchie». D’après nos sources, Erol Dilman n’a pas nié son accrochage avec la citoyenne et a affirmé aux éléments de la PJ qu’il a juste tenté de lui retirer le drapeau national qu’elle agitait devant lui. Il a même déclaré qu’il n’avait nullement l’intention de le déchirer. Par contre, il aurait bien avoué qu’il a dû piétiner le drapeau que la citoyenne avait placé sous ses pieds. Les déclarations de Dilman ne vont pas dans le sens de celles de son avocate, Me Naïma El Guellaf.
Cette dernière livre une autre version des faits. Pour elle, son client «a été agressé par un groupe de jeunes alors qu’il venait de sortir du cinéma le 11 juillet. Ses agresseurs lui auraient déchiré son T-shirt. Parmi les agresseurs se trouvent un avocat et un groupe de jeunes connus pour s'attaquer aux activistes du Mouvement du 20 février». L’avocate de l’accusé a même déclaré à l’AFP et à la presse nationale et internationale que «ce groupe a également lacéré un drapeau marocain et par la suite, appelé la police qui a arrêté son client et laissé partir le groupe de jeunes». Et d’ajouter qu’une fois au commissariat, la nuit du 11 juillet, son client «a nié toutes les accusations qui lui ont été imputées», et a confirmé mardi qu’«il était juste dans la manifestation avec des amis» et non pas au cinéma comme elle prétend aujourd’hui. Par ailleurs, Dilman a relaté à l’AFP les circonstances de son arrestation : «Des manifestants anti-20 février (le mouvement de contestation populaire) m'ont reconnu hier (lundi) après-midi dans un café à Rabat. J'ai été emmené de force au commissariat et présenté aujourd'hui au Parquet qui m'a libéré», dit-il.
L’affaire qui a connu des rebondissements en moins de 24 heures, avec la nouvelle plainte de la victime hospitalisée selon une source proche, a été transférée par le Parquet à la police judiciaire qui établira un rapport circonstancié dans un délai d'une semaine. Entre-temps, le conflit, par médias interposés, se poursuit.