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Les mêmes sources ont rapporté que plusieurs réunions auraient été tenues entre des responsables militaires, de la police nationale et de la gendarmerie pour évoquer la situation à la frontière et prendre les mesures adéquates.
Des propos qui ne tiennent pas la route au regard des statistiques des organismes internationaux qui affirment que la Méditerranée centrale et celle orientale demeurent les routes migratoires les plus empruntées. Ainsi sur les quelque 20.500 migrants et demandeurs d’asile entrés en Europe par voie maritime depuis le début de l’année, seuls 1.238 migrants ont accédé à l’Espagne par voie maritime et 647 l’ont fait via les présides occupés de Sebta et Mellilia, selon le ministère de l’Intérieur ibérique. En d’autres termes, sur le nombre total de migrants arrivés en Europe depuis janvier, 80% sont entrés par l'Italie, les autres ayant rallié la Grèce et l'Espagne. Une situation que confirment également les chiffres récents de l’OIM qui indiquent que les arrivées de migrants en Europe via le territoire marocain ont atteint 7.389 contre 93.375 via la Libye et 10.044 via la Turquie. Des chiffres qui sont pourtant en baisse comme l’indique Frontex qui précise que le nombre total des détections d’entrées illégales durant la première moitié de 2017 a décru de 68 % en comparaison avec la même période de l'année dernière, soit 116.000 alors que le nombre de migrants arrivés en Italie et en Espagne est demeuré supérieur à celui d'il y a une année.
La même source a révélé aussi que la route de la Méditerranée centrale a enregistré 85.000 arrivées pendant les six premiers mois de l'année en cours, soit une hausse de 21 % par rapport à la même période de 2016. Les ressortissants du Nigeria et de Guinée représentent le plus grand nombre de migrants détectés sur ce parcours au cours du mois dernier. Durant la première moitié de cette année, les Nigérians ont enregistré le nombre le plus élevé d'arrivées, suivis des ressortissants du Bangladesh, de la Guinée et de la Côte d'Ivoire.
« Il y a bien eu une certaine pression européenne sur le triangle Burkina Faso, Mali et Niger considérés comme les principaux pays de transit. Notamment après la 4ème édition du Sommet UE-Afrique et la visite de plusieurs pays africains par la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron», nous a indiqué Hassan Ammari, expert en questions migratoires. Et d’ajouter : « Mais, il est encore tôt pour parler de verrouillage complet des frontières et des routes migratoires à partir de ces pays vu leur situation géostratégique, la nature et l’état de leurs frontières qui rendent fort difficile tout contrôle. Ceci d’autant plus que les passeurs nigériens sont hostiles à toute tentative de contrôle des flux de la migration irrégulière. Ils se sont même organisés dernièrement pour adresser une lettre au maire d’Agadez, la plus importante ville du nord du Niger, dans laquelle ils considèrent cette activité comme leur seule source de survie. L’Etat nigérien et l’Allemagne ont promis de leur octroyer des indemnisations et de créer des entreprises ou des projets générateurs de revenus, mais rien n’a été fait. Les fonds promis pour financer ces projets tardent encore à pointer le bout de leur nez », nous a-t-il expliqué.
D’après notre source, la grande ruée de migrants irréguliers tient de la vue de l’esprit puisque les flux migratoires restent stables malgré une certaine hausse. Ceci d’autant plus que le changement de la route qui passe par le Niger puis la Libye et mène ensuite vers l'Italie par celle qui passe par le Maroc ou l'Algérie pour ensuite traverser la Méditerranée vers l'Espagne ne date pas d’aujourd’hui. « La situation reste stable comme ce fut le cas auparavant. Le nombre de migrants irréguliers qui réussissent à franchir les frontières maroco-algériennes oscille entre 7 et 50 par semaine. Il s’agit souvent de groupes de 4 à 5 personnes au lieu de 10 à 15. En fait, tout dépend de quelle période de l’année on parle. Mais en règle générale, on est loin des années où des masses importantes de migrants tentaient de franchir les frontières », nous a précisé Hassan Ammari. Et de conclure : « Aujourd’hui, il y a davantage de contrôles et les migrants changent de route selon les opportunités qui se présentent à eux. Seule la période hivernale enregistre un faible nombre de tentatives de franchissement vu les mauvaises conditions météorologiques et la peur de tomber dans les tranchées creusées par les militaires».