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Mais l’observateur remarquera que certains médias étaient plus acteurs que témoins du champ politique en servant, délibérément, l’ascension d’un ministre qui semble instrumentaliser, sans retenue pour certains, le sport en général et le football en particulier. La censure trouve son effet dans l’absence de contradicteurs à travers des émissions orientées, et de surcroît, multi-rediffusées sur Arriyadia ou Nessma et marquées par des interviews complaisantes et par l’effacement total du modérateur devant les longues tirades de son invité vendant sa stratégie à cinq axes.
Des questions s’imposent à tout analyste : la campagne électorale se joue-t-elle déjà dans les stades ? Et puis, doit-on craindre une instrumentalisation du sport pendant cette échéance historique ? Ce phénomène de masse, sera-t-il sorti de son rôle de vecteur de socialisation qui façonne et renforce l’appartenance identitaire ? Des interrogations de plus en plus légitimes au moment où le monde entier salue le déroulement de la campagne et du scrutin en Tunisie.
L'Histoire du XXème siècle nous a montré que le football a été particulièrement utilisé pour exacerber les sentiments patriotiques ou atténuer les conflits identitaires : l’équipe nationale turque a réussi à enflammer les Kurdes lors de la Coupe du monde de 2002. Et malgré les clivages entre Catalans, Basques et Castillans, tous les Espagnols étaient derrière la Roja championne du Monde en 2010. Mais l’instrumentalisation visait, des fois, le détournement des jeunes de la politique. Qu’en est-il vraiment au Maroc?
Après plusieurs sorties, monsieur Belkhayat vient de présenter, en présence de très nombreux médias, son bilan dans des termes élogieux refusant, au passage, d’inscrire sa présentation dans le cadre d’une précampagne. Il nuancera même : «Nous ne devons pas céder à l’euphorie». Le ministre de la Jeunesse et des Sports n’avait que du sport à proposer aux jeunes. Il le reconnaît, à sa manière, dans sa présentation de 120 minutes. «Là où je mets la main, ça marche», a-t-il claironné. Mais aurait-il oublié que la jeunesse qui manifeste tous les dimanches dans les villes du pays attend plus que «sa baraka»?
La tentation de récupérer unilatéralement le sport est inquiétante. L’organisation de la CAN 2015 et celle du Championnat du monde des clubs, les stades qui se construisent depuis de longues années sont présentés dans le bilan de l’actuel ministre sans référence aucune au travail de ses prédécesseurs. Et le foot sera au cœur de la campagne, car on ne peut empêcher les médias spécialisés de couvrir les préparatifs de l’équipe nationale des moins de 23 ans qui jouera sa qualification aux JO de Londres au lendemain du scrutin du 25 novembre 2011, une proximité qui a poussé l’Egypte à annuler l’organisation de ces éliminatoires. Certes un Maroc pluriel a besoin du sport dans ses dimensions sociale, économique et culturelle. C’est un vecteur d’identité nationale au moment où la régionalisation avancée pourrait influer sur les attitudes des équipes locales comme en Espagne avant l’éclosion retentissante de toutes les disciplines. Il doit rester loin des querelles politiques comme le préconise la FIFA.
Cependant, toute adhésion populaire est liée aux résultats et à une bonne gouvernance caractérisée par l’ouverture, la participation, l’efficacité, la cohérence et surtout par la transparence. L’intégration précieuse de nos joueurs marocains du monde en dépend. Toutefois, une instrumentalisation partisane de leurs performances pourrait remettre en cause leur motivation et ce désir d’appartenance communautaire voire démobiliser leur staff.