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Ces évènements sur fond de malaise social avaient, on s'en souvient, valu à la chaîne satellitaire qatarie Al Jazeera la fermeture de son bureau de Rabat et l'audition de son représentant au Maroc par la justice.
Même si, à l'époque, des solutions précaires avaient été trouvées pour atténuer la colère populaire qui avait secoué Sidi Ifni et la région d'Ait Baâmrane, le mal a persisté et le calme est demeuré très fragile. C'est ce que les autorités ont eu à constater, le dimanche 25 mars. Il a suffi de l'arrestation d'un jeune homme pour mettre la ville sens dessus dessous. Tout a commencé par des affrontements, dans la soirée du samedi, devant un commissariat de police de la ville. Ces affrontements ont dégénéré en jets de pierre et en mise à feu de pneumatiques et autres objets en caoutchouc provoquant le bouclage de plusieurs zones de la ville par les forces de l'ordre.
La raison en est essentiellement l'arrestation et la grève de la faim du militant du 20 février, Yasser Naji. Auparavant et dans le courant de la semaine dernière, un sit-in avait été annoncé, par des réseaux sociaux, pour dénoncer «la torture policière», selon les termes des manifestants.
Cependant, le bouclage des principaux axes et sites de la ville a tout accéléré. En effet, selon des témoins, «les routes menant à Tiznit et Guelmim ont été bloquées, interdisant tout mouvement de ou vers la ville aux autobus et voitures pendant plus d'une journée» afin d'éviter la propagation des affrontements dans les villages voisins, sans aucun doute pour exprimer leur solidarité avec les manifestants comme ce fut le cas lors des évènements de Béni Bouayach, il y a quelques semaines.
La famille de Yasser Naji n'envisage pas d'en rester là et compte poursuivre ses protestations entramées depuis le 23 mars. Selon ces mêmes témoins, «la famille du détenu ainsi que ses sympathisants ont parcouru la ville en passant devant une école scandant des slogans pour demander à la police de faciliter sa libération ». A noter que Yasser Naji a été arrêté le vendredi 23 mars, suite à une manifestation et a été déféré devant le procureur du Roi.