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A cette occasion, plusieurs slogans ont été scandés exprimant la solidarité avec le rédacteur en chef de ce quotidien paraissant à Casablanca. La foule a brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, notamment, «Non aux appels au meurtre au nom de la religion », «Tous, pour la liberté d’expression », «Ne touche pas à la liberté de la presse ».
L’appel à la violence, lancé il y a une semaine par l’ancien imam de la mosquée Al Kaoutar d’Oujda, a suscité beaucoup d’indignation de la part des journalistes. A la tête des présents, il y avait Younès Moujahid, président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), qui a déclaré que «la position du SNPM se base sur les principes universels des droits de l’Homme et sur la législation marocaine qui incrimine l’incitation à la haine et au terrorisme. Sagissant de la harangue de Nahari, il y a eu clairement un appel au meurtre. A notre tour, nous exprimons notre soutien et notre solidarité avec Mokhtar et avec tous ceux qui veulent s’exprimer à propos des libertés individuelles. Les personnes présentes avec nous aujourd’hui représentent un échantillon de la société marocaine qui condamne majoritairement ce genre de pratiques».
« On doit se rappeler que chez notre voisin algérien, les choses ont commencé de la même manière et ont fini par l’assassinat d’une centaine de journalistes et d’artistes», a-t-il rappelé.
S’adressant à l’assistance, Mohammed Labrini, directeur de publication d’Al Ahdath Al Maghribia, a déclaré : «Je suis fier de vous, de toutes les forces vives de mon pays. Cette affaire me rappelle qu’il y a eu des actions du même genre qui se sont terminées par l’assassinat d’Omar Benjelloun. Il y a eu également une réaction des Marocains et surtout des oulémas pour nous épargner ce genre de propos criminels. Ce qui est demandé est de mettre fin à ce genre de harangues criminelles. J’espère que les oulémas vont sortir de leur silence pour exprimer leur indignation contre ce type d’appel ou d’incitation au meurtre».
Dans une déclaration à Libé, il a précisé davantage sa position : «Je rejette catégoriquement pareils appels. Mon souhait est que ce soit là le dernier appel au meurtre et que la liberté d’expression demeure la seule manière pour régler nos différends ».
Dans la brève allocution qu’il a prononcée devant les manifestants, le rédacteur en chef d’Al Ahdath Al-Maghribia a souligné que « le message essentiel à retenir est que la liberté d’expression est un droit garanti au Maroc et qu’il ne faut pas lui porter préjudice. Je croix que notre message est clair : nous n’allons pas céder devant ces menaces et nous n’allons pas renoncer à notre liberté d’expression. Pour moi, la liberté est une solution et non pas un problème ».
Pour sa part, Moulay Ahmed Douraidi, membre de la « Coordination de solidarité avec les journalistes », a appelé d’une part à la sanction de tous les actes et propos de nature à confisquer le sacré des droits de l’Homme à savoir le droit à la vie et, d’autre part, à être solidaires contre le terrorisme intellectuel.
Abdelaziz Koukas, ancien journaliste d’Al Ousboue Assahafi, qui est venu exprimer sa solidarité avec son confrère, nous a indiqué : « Le débat public concernant les libertés individuelles se déroule d’une façon tout à fait normale entre les composantes de la société. Mais il faut que ce débat reste dans le cadre des idées divergentes et ne devrait pas dépasser les limites ni contenir des incitations au meurtre. La différence ou la divergence est légitime en démocratie, mais ce qui n’est pas acceptable, c’est le recours à la violence dans le débat public ».
Mohammed Lachkar, secrétaire régional de la Fédération démocratique du travail (FDT) de Casablanca, a exprimé la solidarité absolue de son syndicat avec Al Ahdath Al Maghribia et avec toutes les voix démocratiques avant d’ajouter : «Nous n’allons pas laisser qui que ce soit parler au nom de notre religion ou exercer une tutelle sur la religion».
A rappeler que le Parquet d’Oujda a ordonné dimanche l’ouverture d’une enquête sur cette affaire et que la Police judiciaire a procédé à l’interrogatoire des deux parties, à savoir Abdellah Nahari et Mokhtar Larhzioui.
Interrogé par Libé, ce dernier nous a dit vouloir attendre les résultats de l’enquête diligentée par la justice avant de décider d’une éventuelle action.