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Sarah Moundir : «Tout joueur de tennis ne doit pas mettre tous les œufs dans un même panier. Il faut aussi faire une école ou des études»

Jeudi 15 Mai 2014

Sarah Moundir : «Tout joueur de tennis ne doit pas mettre tous les œufs dans un même panier. Il faut aussi faire une école ou des études»
Plusieurs fois sacrée championne suisse chez les juniors, puis championne suisse chez les actifs (2009), Sarah Moundir figurait parmi les plus grands espoirs de la relève tennistique suisse. En 2010, 
à l’âge de 17 ans, elle a défendu les couleurs 
helvétiques aux côtés de Patty Schnyder et d’Amra Sadikovic. 
De double nationalité helvético-française (N.D.L.R De triple nationalité en fait au vu 
de ses origines marocaines. C’est bien d’une Moundir qu’il s’agit.
 elle a fait sa maturité au gymnase sportif de Lucerne. Aujourd’hui, cette 
polyglotte de 22 ans qui parle couramment l’allemand, le français, 
l’anglais, l’espagnol et l’arabe, et qui vient d’ajouter le russe à cette liste, fait des hautes 
études internationales à l’Université de Genève. 
En 2012, elle a mis une croix sur sa carrière de tennis professionnelle pour 
se consacrer entièrement à ses études. Mais elle n’a pas perdu sa passion pour le tennis et dispute 
les Interclubs de LNB au TC Genève Eaux-Vives.
 
A quoi ressemble ton quotidien aujourd’hui, quel est ton métier?
 
Je fais des hautes études internationales à Genève depuis deux semestres et je m’y plais énormément. Les week-ends, je rentre généralement chez moi. 
 
Quel rôle joue le tennis dans ta nouvelle vie?
 
Cela peut paraître bizarre, mais le tennis compte encore presque plus pour moi aujourd’hui qu’autrefois. Je n’avais jamais pleinement réalisé à quel point j’adore ce sport. J’ai eu la chance pendant ma carrière active d’avoir été épargnée par les blessures graves. Je n’ai donc jamais dû faire de pause forcée et je ne me suis jamais demandé pourquoi je jouais au tennis. Comme mon père était mon entraîneur, je joue depuis que je tiens sur mes deux jambes. C’est surtout pour mon père, si fier de moi, que je jouais. Mais quand j’ai opté pour les études au lieu du sport et que je n’ai plus touché à ma raquette pendant près d’un an, j’ai compris à quel point je tenais à ce sport. Maintenant, je mets tout mon cœur dans mon jeu, je me sens vraiment bien sur le court et je savoure chaque échange de balles. Je n’ai malheureusement pas beaucoup de temps libre, mais quand je peux jouer, je me donne à fond et je suis très motivée. J’essaie de jouer une ou deux fois par semaine avec des camarades d’études et en plus, je dispute les Interclubs de LNB avec Genève Eaux-Vives. 
 
Le tennis, une école de la vie: Quelles sont tes expériences personnelles dont tu profites aujourd’hui?
 
 Grâce au tennis, je suis devenue beaucoup plus disciplinée et aussi autonome, car j’ai souvent dû me débrouiller toute seule et m’adapter en fonction des circonstances. Le tennis a aussi formé ma compétitivité, ce qui m’aide aujourd’hui dans bien des situations. Enfin, j’ai beaucoup voyagé grâce au tennis, ce qui a éveillé mon intérêt pour les langues et les cultures d’ailleurs et m’a permis d’approfondir mes connaissances dans ces domaines.
 
Si tu en avais la possibilité: Quel match aimerais-tu rejouer et pourquoi?
 
J’aimerais bien rejouer le double que j’avais disputé avec Amra Sadikovic à Lisbonne contre le Portugal. Dans le stade il régnait une ambiance du tonnerre, nous étions menées et avons encore réussi à retourner la situation. Partager la joie avec son équipe après la victoire a été une expérience fantastique et rare pour une joueuse de tennis. 
 
Trois adjectifs: … pour décrire la joueuse que tu étais et la décrire aujourd’hui avec le recul que tu as pris? 
 
Autrefois: pugnace, poussée, seule. Aujourd’hui: sociale, libre, équilibrée. 
 
Si tu avais un conseil à donner à un junior, que lui dirais-tu? 
 
Je lui dirais de s’interroger sur sa motivation à jouer au tennis. Est-ce parce qu’il aime le faire? Parce qu’il rêve de devenir célèbre un jour? Ou pour plaire à quelqu’un? Je trouve qu’il est important de se poser ces questions. De s’arrêter de temps en temps pour faire le point, se demander si on est heureux ou si le tennis vous manque. Je lui conseillerais aussi de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, de faire aussi une école ou des études. Car c’est bon pour l‘équilibre et aussi très rassurant au cas où ça ne marche pas comme on veut avec le tennis. De cette manière, on a moins de pression. Sinon, on a toujours l’impression de devoir gagner à tout prix et le jeu en souffre. Plus on est décontracté et libéré dans sa tête, mieux on joue. 
 
Qu’est-ce qui a changé dans le tennis par rapport à ta carrière active?
 
Je dirais qu’il n’y a pas eu de grands changements. 
 
Quel est le joueur/la joueuse que tu admires le plus aujourd’hui et pourquoi?
 
Si on m’avait posé cette question il y a quelques années, j’aurais évidemment répondu Roger Federer. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour lui et son tennis parfait. Mais après ma participation à la Fed Cup au Portugal, c’est Patty Schnyder que j’admire le plus. Elle a souvent été malmenée par les journalistes et pourtant, c’est une excellente joueuse de tennis et plus important encore, une personne simple et terre à terre. Elle a plaisanté avec Amra et moi et nous a parlé comme si nous étions ses sœurs cadettes. Elle a aussi essayé de nous donner quelque chose pour la suite de notre carrière. Patty est vraiment une joueuse complète dotée d’une personnalité chaleureuse et attachante. 
 
Complète la phrase: «Le tennis est…»
 
Le tennis est un mode de vie; on mange pour le tennis, on dort pour le tennis, on vit pour le tennis. 

Entretien paru dans www.swisstennis.com

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