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Mais, au Maroc, «on» détruit un monument historique en une nuit. Qui «on» ? L'administration locale sans doute… Mais le propriétaire -la Communauté israélite tangéroise- a aussi sa part de responsabilité, dans la mesure où il était « vendeur » de cet hôpital désaffecté, pour les besoins de ses pauvres, disait-il, et il le disait aussi aux autorités.
En son temps, la Fondation du Patrimoine culturel judéo-marocain s'était prononcée contre et l'avait fait savoir à la Communauté israélite tangéroise. Aujourd'hui, toute une population de vieux et authentiques Tangérois, musulmans ou juifs, amoureux passionnés de leur ville, protestent : au Maroc, sur Internet et sur tous les tons…
Cette destruction pose quelques graves problèmes. L'administration peut-elle détruire un monument légué par l'histoire, sans ouvrir un débat public, préalable? La Communauté israélite tangéroise, propriétaire du lieu, peut-elle vendre l'œuvre des anciens au moment où elle ne compte plus que quelques dizaines de membres, plus ou moins âgés? N'y a-t-il pas un « devoir de mémoire » dans un pays qui se veut touristique?
Cela fait beaucoup de questions. La Fondation du Patrimoine culturel judéo-marocain a, pour sa part, répondu en restaurant synagogues et cimetières, de Tétouan à Ifrane de l'Anti-Atlas, en créant à Casablanca le seul Musée juif du monde arabe, hommage judicieux à la composante historique juive du Maroc.
A Tanger, les « responsables » ont trouvé plus expéditif de raser un témoin du Maroc qui bougeait, avant la colonisation, et cela contre l'avis de la Fondation créée à cet effet, et plus grave encore, de la population de la ville, jalouse de son passé prestigieux.
Aujourd'hui, il ne reste que des photos de ce pauvre et si joli hôpital. On peut les voir au Musée du judaïsme. C'est bien peu… Mais c'est beaucoup si cela peut arrêter le massacre.
* Secrétaire général de la Fondation du Patrimoine culturel judéo-marocain