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Une intervention ludique ouverte sur le monde sans lumière de jeunes aveugles à l‘esprit clairvoyant. La rencontre commence par une présentation du programme scolaire de l’association. Un programme étatique régi par le ministère de l’Education, enseigné en Braille. Il s’agit d’un alphabet en relief sous forme de points. Chaque ensemble de points correspond à un mot, puis des phrases, ce qui permet aux étudiants d’accéder à des textes écrits et de s’exprimer par la même occasion à l’écrit . Il existe également dans sa version informatique, à l’aide d’un logiciel lecteur d’écran nommé « Jaws ». Ainsi, sont étudiées les mathématiques, les langues, les sciences…
Dès son plus jeune âge, l’enfant est initié à cette méthode tactile d’apprentissage, il est encadré autant que possible. Les activités sportives sont également adaptées, telles que le cécifoot équivalent du foot-ball, sur un terrain aménagé de repères sonores. Il se joue avec un ballon de foot à grelots. En 2015, l’équipe nationale du Maroc de cécifoot a remporté la Coupe d’Afrique des nations.
Une fois que l’élève atteint le niveau d’étude supérieur, il est malheureusement livré à lui-même, son quotidien devient parsemé d’obstacles qu’il évite à l’aide de sa canne blanche, aucun établissement supérieur ne présente d’indications en Braille, de signalisations sonores, ou même d’équipements adéquats. Ce qui ne l’empêche pas de continuer d’avancer, avec les moyens de bord. Une fois diplômé, devant lui les problèmes vont s’étaler à perte de vue.
L’objectif premier de l’association est de sensibiliser les gens à leur intégration dans une société dont ils sont cruellement exclus. Ceci, malgré leurs formations, leurs compétences et leur bonne volonté de construire leur avenir au même titre que tous les jeunes de leur âge.
Une rencontre pour faire accepter leur cécité comme l’a si bien affirmé Charifa dans un témoignage très émouvant : “Les gens doivent comprendre que nous sommes comme eux, nous mangeons comme eux, nous respirons comme eux, et malgré le manque de moyens financiers et d’infrastructures qui font de notre quotidien un vrai défi humain, nous utilisons les moyens de transports communs, nous allons sur les bancs de l‘école et de l‘université, nous vivons notre vie comme tout le monde sans que l‘on s‘apitoie sur notre existence. Je suis constamment à la recherche d’un «vivre-ensemble» que je ne trouve toujours pas. Quand je sors de chez moi, je sens le regard pesant des gens sur moi». Et de s’interroger: «Pourquoi la société ne nous donne-t-elle pas notre chance?». Une question, un cri dans le noir, qui a pour but d’éveiller les consciences à leur égard, et de mettre fin à une exclusion irrationnelle et sans fondements. Nous partageons avec nos concitoyens atteints de cécité ou autres handicapés le même objectif, celui de participer entièrement à la vie sociale.