Depuis quelques semaines, des centaines de Sahraouis, transporteurs, commerçants, mais aussi de simples citoyens venus par solidarité, campent devant le siège de la direction du Polisario pour protester contre la situation que leur font subir les autorités algériennes secondées par la milice du Polisario et qui consiste à leur interdire de circuler entre les différents camps et vers la Mauritanie ou vers la ville de Tindouf.
Ainsi, les manifestants sont parvenus à bloquer deux camions-citernes transportant du carburant vers Zouerate, en Mauritanie et qui appartiennent au pseudo-ministre de la Défense, Ould Bouhali qui, de par ses origines algériennes et sa position dans les structures du Polisario, avait obtenu une autorisation de circuler de la part des gendarmes algériens, prompts à refouler toute personne ou véhicule sahraoui, même ceux détenant une autorisation dûment délivrée par le Polisario. Les manifestants dénoncent l’implication d’un «responsable» dans ce trafic abject au détriment des populations privées de carburant depuis plusieurs mois. Selon des informations rapportées par le Forum pour le soutien des autonomistes de Tindouf (FORSATIN), le blocage des véhicules d’Ould Bouhali a poussé ses milices à encercler les protestataires et à leur ordonner de se disperser en les menaçant de recourir à la force s’ils tentaient d’empêcher lesdits camions-citernes de poursuivre leur route vers la ville mauritanienne de Zouerate.
Selon nos informations, l’attroupement en grand nombre des populations a contraint des membres du pseudo-parlement du Polisario à mettre à la fourrière sous bonne escorte des véhicules appartenant aux manifestants qui ont décidé d’ériger des barrages devant l’entrée du QG du Polisario obligeant ses occupants à ouvrir, en guise de porte, une brèche dans l’un des murs construits par les gendarmes algériens dans le but d’empêcher le contact des populations avec ce que l’Algérie considère comme étant le siège du «gouvernement sahraoui».
Les conducteurs à qui les officiels du Polisario remettaient des sauf-conduits pour voyager vers la Mauritanie ont été renvoyés par les gardes-frontières algériens au motif que ces sauf-conduits n’étaient pas valables.
A noter que la multiplication des manifestations dans les camps de Tindouf notamment à Rabouni et au camp dit Chahid Hafed, siège de la sûreté, a obligé le Polisario à emprunter des voies détournées pour faire circuler les véhicules de ses caciques et de ses délégations officielles.
Toutes ces marches et sit-in de protestation ont eu lieu après que des véhicules appartenant aux forces algériennes ont bloqué des dizaines de véhicules sahraouis, détenteurs de sauf-conduits délivrés par le Polisario, à la frontière avec la Mauritanie.
Ces véhicules sont restés bloqués avec marchandises et passagers, les gardes-frontières algériens leur interdisant de poursuivre leur chemin vers la Mauritanie ou de retourner dans les camps.