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Nommé par S.M le Roi Mohammed VI en juin dernier, Hamid Chabar est un ancien gouverneur chargé de la coordination avec la MINURSO. Il a également occupé les fonctions d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l’ONU à New York, de wali de la région Oued Eddahab-Lagouira et de wali directeur de la Coopération internationale au ministère de l’Intérieur. Il a aussi été membre de la commission qui a élaboré le projet d’autonomie pour la région du Sahara, présenté aux Nations unies en avril 2007.
« Contrairement à ce qui a été relayé par certains médias, Nouakchott n’a pas refusé d’accréditer le nouvel ambassadeur du Maroc comme l’avait affirmé un responsable mauritanien », a mis en avant Moussaoui Ajlaoui, chercheur à l’Institut des études africaines relevant de l’Université Mohammed V à Rabat.
Selon lui, les hésitations du pouvoir mauritanien pourraient s’expliquer par le fait qu’il «attendait un signe, voire un message de la part des autorités marocaines».
L’annonce par certains médias de l’accréditation de Hamid Chabar a coïncidé avec la diffusion par les médias mauritaniens d’une information révélant que le Maroc aurait invité Mohamed Ould Bouamatou à quitter le pays.
Mais le site web mauritanien «Le Calame» a démenti catégoriquement cette information en se référant à « des sources dignes de foi ».
«L’information diffusée ce matin par plusieurs sites à propos de Mohamed Ould Bouamatou et du Maroc est dénuée de tout fondement», a assuré le portail. Et de préciser : «A aucun moment, Ould Bouamatou n’a été déclaré indésirable dans le Royaume chérifien, selon notre source qui ajoute que ce type d'informations est récurrent et sa source est bien connue (la police politique mauritanienne) et son objectif est clair : faire oublier au plus vite la crise politique, économique et sociale dans laquelle se débat le pays depuis quelques années et qui risque de provoquer une explosion sans précédent de nature à emporter le régime et ses sbires».
Mais qui est Mohamed Ould Bouamatou ? Selon Moussaoui Ajlaoui, c’est un homme d’affaires qui réside depuis des années à Marrakech. Il est le cousin du président mauritanien et a financé sa campagne électorale. Depuis l’année 2013, les relations entre les deux hommes se sont détériorées. Plusieurs personnalités politiques proches de Bouamatou ont été arrêtées au prétexte qu’elles ont reçu de l’argent de l’homme d’affaires mauritanien.
«Pourquoi cette information a-t-elle été publiée à pareil moment ?», s’est interrogé Moussaoui El Ajlaoui à ce propos. Et de se demander : «S’agit-il d’une simple coïncidence ? Est-ce que la publication de cette information signifie que le pouvoir mauritanien exige cette condition pour donner son accord à l’accréditation du nouvel ambassadeur du Maroc à Nouakchott ? Cette publication est-elle destinée à calmer l’opinion publique mauritanienne ?».
Notre interlocuteur insiste, par ailleurs, sur le fait que les relations entre les deux pays sont historiques et stratégiques, ce qui explique que le Maroc soit resté calme malgré le rôle négatif du régime mauritanien dans l’affaire de Guergarat ou son instrumentalisation par le pouvoir algérien pour empêcher l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. «La balle est maintenant dans le camp mauritanien», a assuré ce spécialiste des affaires africaines, en précisant que si l’information concernant Ould Bouamatou est avérée, cela constituera «un message adressé par le Maroc au pouvoir mauritanien».
Il va sans dire, cependant, que si Rabat et Nouakchott parviennent à booster leurs relations, cela risque fort de déranger l’intrus particulièrement intéressé dans cette histoire, Alger en l’occurrence, qui continue de s’escrimer à vouloir empêcher ce rapprochement.