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Cette année, avec l’entrée de deux paradis fiscaux Andorre et Liechtenstein, le Maroc perd deux places pour se situer au 130ème rang mondial. Face à ce mauvais classement, faut-il revoir et repenser la politique de développement du Royaume ou actualiser les indicateurs de développement humain utilisés par le PNUD ? L’interrogation est aujourd’hui au cœur de l’actualité tant au HCP que dans les cénacles du PNUD.
Depuis deux ans, Ahmed Lahlimi n’a de cesse de le dire : il est grand temps de revoir les mesures du développement humain dans le monde en termes de statistiques. « Nous ne contestons pas les statistiques du PNUD. Les réserves que nous formulons sur l’indicateur de développement humain portent sur la pertinence de la comparabilité des niveaux de développement humain sur la base d’indicateurs calculés à partir de données fournies par des systèmes nationaux d’information statistique d’inégale rigueur ou d’estimation », explique le Haut commissaire au Plan qui pointe du doigt des indices insuffisants et en tout cas suffisamment inappropriés pour évaluer le niveau de développement humain dans un pays.
Ce haut responsable l’affirme sans ambages : l’indicateur utilisé actuellement par le PNUD est « très sélectif. » « Il favorise les pays ayant une accumulation du capital physique et humain pendant une longue période ou ceux qui disposent de ressources minières importantes. C’est un indicateur statique et n’exprime pas la dynamique du développement humain. Le cas du Maroc est flagrant. Il est classé 130ème selon l’IDH alors qu’il se classe 11ème en termes de performance durant les sept dernières années », martèle notre interlocuteur avant d’ajouter que « le PIB par habitant n’exprime pas grand-chose, et surtout pas la réalité du développement humain ».
Au PNUD, on est d’ailleurs prompt à reconnaître la nécessaire actualisation des indicateurs du développement humain, « parce que le monde a changé ». Des indicateurs qui ont plus de 20 ans et qui n’ont jamais vraiment connu de réformes profondes, admettent les experts. Basés sur la santé, l’enseignement et le revenu, ces indicateurs sont appelés à connaître une réforme. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi à Rabat Alisson Kennedy. « Il s’agira d’adopter une nouvelle méthode d’évaluation des progrès enregistrés par les pays concernés », soutient la fonctionnaire onusienne. Chaque année, le rapport mondial du PNUD sur le développement humain –il est consacré cette fois à la thématique de la migration- déclenche au Maroc une vive polémique. Entre ceux qui dénoncent une injustice faite au pays et ceux qui y trouvent arguments pour fustiger l’action gouvernementale, des débats passionnés agitent le microcosme politico-médiatique.
« Pour ma part, je ne suis pas dans les chicaneries. Cela n’a pas de sens de vouloir imaginer des instruments pour un meilleur classement du Maroc. Au HCP, nous sommes dans une autre logique, une logique qui consisterait à améliorer les critères d’évaluation en matière de développement humain. En réalité, toute la problématique réside dans le fait de calculer aussi bien les avancées d’un pays que ses points de faiblesse », fait remarquer Ahmed Lahlimi.
Au PNUD, le message a bel et bien été entendu. Une réunion régionale se tiendra dans les prochaines semaines. Et les experts du Haut commissariat au Plan y ont été cordialement invités.