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Tout ou presque a été passé en revue dans ce rapport. Libertés de rassemblement, d'association, d'expression et des médias, terrorisme et anti-terrorisme, comportement de la police et système de la justice criminelle, ou encore droits de la femme.
Ainsi, et selon l’organisation non-gouvernementale américaine de défense des droits humains, les tribunaux marocains sont rarement le théâtre de procès équitables dans les affaires ayant des connotations politiques. Les juges ignorent généralement les demandes d'examen médical d'accusés qui affirment avoir été torturés, refusent de faire comparaître des témoins de la défense et prononcent des condamnations sur la base d'aveux apparemment extorqués. Les procès du juge Jaâfar Hassoun et du champion de boxe Zakaria Moumni, ont été notamment cités en exemple.
La liberté d'association a été également remise en cause. Car si le Maroc compte des milliers d'associations indépendantes, estime HRW, les responsables gouvernementaux entravent arbitrairement le processus de légalisation d'un grand nombre d'entre elles, ce qui limite leur liberté de fonctionnement.
Parmi les groupes affectés, le rapport du HRW cite ceux qui défendent les droits des Amazighs, des immigrés en provenance d'Afrique subsaharienne et des diplômés chômeurs, ainsi que des associations caritatives, culturelles et éducatives dont les dirigeants comptent dans leurs rangs des membres d’Adl Wal Ihsane.
HRW a noté aussi que si les organisations locales et internationales de défense des droits humains sont en mesure de fonctionner sans rencontrer trop d'obstacles dans les grandes villes, les activistes paient parfois un lourd tribut s’ils décident de dénoncer les abus.
Le rapport donne l’exemple du Chakib El Khyari, président de l'Association Rif des droits de l'Homme, qui a purgé les deux tiers d'une peine de trois ans de prison pour «outrage envers les corps constitués» et pour des infractions mineures au Code des changes, avant de bénéficier d’une grâce Royale en avril. Les autorités avaient emprisonné E Khayari après qu'il eut accusé certains hauts responsables de complicité dans le trafic de drogue.
S’agissant de la liberté des médias, le rapport du HRW a révélé que si les journalistes de la presse écrite indépendante et les médias en ligne du Maroc peuvent enquêter sur les responsables et les politiques du gouvernement, il reste qu’ils s'exposent à des tracasseries et à des poursuites s'ils franchissent certaines limites.
Même constat au niveau de la télévision d'Etat qui, même si elle donne une certaine latitude au journalisme d'enquête, reste très peu critique envers le gouvernement ou pour l'expression de désaccords sur les sujets sensibles.
A cet effet, le rapport a cité la manifestation des centaines de journalistes travaillant pour les chaînes de télévision et l'Agence de presse officielle, le 25 mars pour réclamer, entre autres choses, davantage d'indépendance rédactionnelle.
Concernant les droits des femmes, HRW a constaté que malgré les importantes réformes du Code de la famille adopté en 2004 relevant l’âge du mariage et améliorant les droits des femmes en matière de divorce et de garde des enfants et les dispositions de la nouvelle Constitution garantissant aux femmes l'égalité de statut, «dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume», les femmes souffrent encore de l’existence des dispositions discriminatoires dans le domaine de l'héritage.
La violence faite aux femmes est aussi épinglé. A ce propos, HRW a repris à son compte l’étude réalisée à l'échelle nationale par le Haut commissariat au plan, qui a constaté que 55 % des femmes marocaines incluses dans l'enquête et âgées de 18 à 64 ans, avaient subi des violences familiales lors de l'année 2009; 15 % d'entre elles ont fait état de violences physiques et 48 % de violence psychologique.