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Beaucoup de familles ont souffert par le passé. Certaines souffrent encore. Celle de Houcine Manouzi est la plus connue. Mais un cas reste à élucider : s’il s’agit de Mohamed Esslami, porté disparu il y a quinze ans, plus précisément depuis un jeudi 27 novembre 1997. S’il est toujours en vie, Mohamed devrait avoir 42 ans. Ce jeune homme de 27 ans, étudiant en médecine, venait de soutenir sa thèse de doctorat à la Faculté de médecine de Casablanca et avait prêté le serment d’Hippocrate en présence de sa famille et de ses amis.
Dans la soirée du samedi 29 novembre 1997 vers 21h30, il disparaissait à Rabat alors qu’il se rendait dans un taxiphone dans le quartier de l’Océan. Depuis, on ne l’a plus revu. Jusqu’à présent, la mère de Mohamed (son père est décédé cette année sans avoir pu retrouver son fils) vit toujours dans l’espoir de voir son fils, du moins connaître son sort.
Mais bien des questions hantent la famille du disparu : «Mohammed a-t-il été victime d’un enlèvement ? Dans quelles conditions a-t-il été enlevé ? Quels en sont les commanditaires? Qui l’a exécuté? S’il est toujours en vie, où se trouve-t-il ? Dans le cas contraire, où se trouve son corps.
Même l’Instance équité et réconciliation n’avait pu fournir la moindre information. La famille avait révélé à l’IER des noms et des indices pertinents sur des témoins et agents qui se sont rendus chez la famille. Ces personnes n’ont jamais été interpellées.
Aujourd’hui, ces familles sont des trouble-fête qui empêchent le Maroc de se réconcilier avec son passé, alors même qu’elles s’attachent à un droit élémentaire garanti par la convention internationale de protection de toutes les personnes contre la disparition forcée, dont le Maroc a été l’un des premiers signataires. Sommes-nous face à une démarche deux poids deux mesures ? « Nous nous réjouissons de cette ratification, et nous saisissons l’occasion pour nous unir contre l’oubli et continuer à réclamer le sort des disparus », déclare Houria Esslami, sœur du jeune disparu.