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Ce dernier a constaté que les espèces pélagiques enregistrent la meilleure performance en volume avec une augmentation de 51%. Un record rehaussé par la sardine et le thon qui ont respectivement progressé de 86% et 144%. Les poissons blancs, quant à eux, marquent la seconde grande niche de progression des rendements du secteur. Le total des captures s’est établi à 47.634 tonnes, contre 39.359 tonnes l’année dernière, soit une hausse de 21% avec une prédominance du merlu et du pageot.
Pour Abdelkhalk Gikh, président de l’Association professionnelle de la pêche côtière à Laâyoune (APPCL), ces statistiques sont à prendre avec précaution. Selon lui, la progression en volume des captures du secteur halieutique de 43% qui paraît, de premier abord, mirobolante, n’acquiert son sens véritable que si elle est replacée dans son contexte. En effet, elle ne traduit que l’écart entre la production de l’année en cours par rapport à l’une des plus mauvaises cuvées de la pêche au Maroc, à savoir l’année dernière. En effet, les captures, toutes espèces et pêcheries confondues, ont atteint 845.726 tonnes, soit une chute de 19% par rapport à 2010. La pêche côtière et artisanale a débarqué 800.000 tonnes, soit un recul d’égale intensité résultant d’une contraction de 22% du volume des pélagiques.
Par ailleurs, notre source a tenu à préciser que la progression enregistrée par l’ONP pour cette année ne traduit pas une amélioration de la disponibilité du poisson pour l’année en cours. « S’il y a progression par rapport à l’année dernière, cela ne veut dire en aucun cas que cette année est bonne. Certes, elle est généreuse mais elle reste mitigée», nous a-t-il expliqué.
Les réserves du président de l’APPCL se sont portées également sur les statistiques concernant les débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale aux ports de Tan Tan et Laâyoune. Le rapport fait état d’une progression respective de 61.194 et 116.560 tonnes alors que la halle aux poissons du port de Tan Tan n’a pas ouvert ses portes cette année et que celle de Laâyoune a très peu fonctionné. Et qu’en est-il des thèses qui lient cette hausse de 40% à la rupture de l’accord de pêche avec l’UE ? «Faux, réplique notre source. A preuve, les poissons nobles continuent à être exportés vers l’UE, parfois même, clandestinement».
D’après lui, le vrai problème est ailleurs. C’est celui de l’épuisement des stocks, toutes espèces confondues. «La situation est alarmante. La pêcherie pélagique est saturée et l’offre de pêche risque d’être insuffisante dans les années à venir. La situation est si grave que plusieurs bateaux marocains ont commencé à s’introduire clandestinement dans les eaux territoriales de la Mauritanie pour y pêcher». Un avis largement partagé par l’Institut national de la recherche halieutique (INRH) qui estime que la surpêche est une donnée incontestable pour toutes les pêcheries aussi bien poulpière, chalutière, palangrière (merlu, crevette, sparidés sont en état de surexploitation avancée) que pélagique.
Un constat qui en dit long sur l’échec du Plan Halieutis, notamment dans son volet relatif à la durabilité des ressources. Un problème structurel qui nécessite une révision totale du cadre d’exploitation de nos pêcheries.