
Pour en avoir le coeur net, les scientifiques belges se sont lancés dans une expérience scientifique permettant d’examiner la mécanique des membres inférieurs de l’être humain et d’”explorer les possibles raisons pour lesquelles des humains n’optent pas spontanément pour le galop pour leur déplacement en régime stable sur terrain plat”, précisent les auteurs. Afin de tirer ce mystère au clair, les chercheurs ont fait appel à 12 volontaires auxquels ils ont demandé de courir et de galoper à la vitesse de leur choix. Pendant ce temps, ils ont enregistré une série de données cinématiques et cinétiques ainsi que les valeurs du travail mécanique produit par les jointures des membres inférieurs (hanche, genou cheville). Grâce à cette analyse, les scientifiques ont pu découvrir que les principales différences entre la course et le galop se situent au niveau de la hanche.
En effet, le galop, du fait de sa configuration asymétrique, induit des actions de la hanche et des positions des pieds différentes. A ce stade, il est bon de rappeler la définition du galop. Pour ceux qui ne sont pas familiers de cette démarche, il s’agit d’une “allure sautée, basculée, diagonale et asymétrique à trois temps inégaux suivis d’une phase de projection”. Les scientifiques belges notent que “la jambe traînante freine le corps dans la direction verticale mais le propulse vers l’avant tandis que la jambe qui mène agit en sens opposé”. Cela se complique donc un peu. D’autant que les chercheurs ajoutent que “bien que chaque jambe conserve l’énergie mécanique en échangeant l’énergie mécanique externe avec l’énergie potentielle élastique, l’orientation spécifique de la jambe entraîne plus de dissipation et de production d’énergie dans le galop que la course“. Dont acte… Les chercheurs belges ont installé sur la piste d’essai de 30 mètres des capteurs pour mesurer les forces exercées par les pieds des volontaires équipés, par ailleurs, d’un système de capture de mouvements en trois dimensions qui a permis de réaliser un modèle numérique animé du galop bipède. Tout compte fait, le galop consomme donc plus d’énergie que la course pour un être humain. Nous voilà rassurés. Imaginons que les chercheurs aient découvert que nous aurions tout intérêt à galoper… nous aurions soudain dû admettre quelques millions d’années d’erreur. Il existe toutefois de rares exceptions. Ainsi, les Chevaliers de la table ronde, revus par les Monty Python (Sacré Graal), n’hésitaient pas à galoper au son de noix de coco…