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Et pour Chris Eaton, chargé de coordonner la politique de lutte contre la corruption à la Fifa, la plus haute instance du football mondial n'entend pas rester les bras croisés face à cette tendance, encouragée par l'explosion des paris sportifs en ligne.
Les pistes étudiées sont nombreuses: offrir une protection aux joueurs approchés et soucieux de témoigner, mettre en place une ligne téléphonique anonyme où chacun pourrait donner des informations sur des comportements suspects ou encore réhabiliter certains joueurs sanctionnés lorsqu'ils ont été corrompus à leur jeune âge. "Nous souhaitons manipuler les manipulateurs, intimider les intimidateurs. Il faut qu'ils comprennent que nous sommes très sérieux et que la Fifa protégera les siens et son sport contre ces personnes qui n'ont pas de conscience", dit Chris Eaton. "Parler d'infiltration est peut-être un mot trop fort mais selon moi, il est évident que le crime organisé s'est infiltré à plusieurs niveaux dans le football, avec l'objectif manifeste de gagner de l'argent à partir des sommes gigantesques que brassent les paris sportifs", ajoute-t-il.
"Ils investissent à long terme"
Chris Eaton, qui a travaillé à Interpol pendant douze ans, explique que les tendances actuelles sont tout simplement de racheter des clubs, ou de former des arbitres et des jeunes joueurs.
"On observe des mouvements de rachats de club de basses divisions, ainsi qu'un trafic de joueurs (...) Des académies de joueurs et d'arbitres se développent, dont certaines sont clairement chapeautées par des organisations criminelles", dit-il. "Ils investissent à long terme sur ces jeunes joueurs (...) Ces centres de formation sont souvent soutenus par une fédération, qui ne sait pas forcément qui se trouve derrière. " Selon Chris Eaton, les premiers contacts avec les joueurs et les arbitres s'établissent souvent par un cadeau. "En général, ils vont voir un joueur et lui disent en substance: 'Tu as fait un bon match aujourd'hui, grâce à toi j'ai gagné de l'argent. Tiens, voilà 1.000 euros'." "La fois d'après, la même personne lui redonne 1.000 euros et pour ce genre de joueurs, qui évoluent la plupart du temps en troisième ou en quatrième division, cette somme représente beaucoup plus que ce qu'ils peuvent gagner au cours d'un match".
"La troisième fois, on lui dit: 'Je te donne 10.000 euros si tu ne marques pas de but aujourd'hui, ou que tu en laisses passer un'"."Ils attendent devant les vestiaires, ils connaissent les joueurs, ils savent où ils habitent, ce qu'ils boivent", explique le directeur de la sécurité de la Fifa.