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La majorité écrasante de ces médicaments inutiles sont prescrits et commercialisés au Maroc et 58 d’entre eux seraient dangereux.
C’est au moins ce que nous ont confirmé plusieurs médecins sous le sceau de l’anonymat en arguant du fait qu’ils ne veulent pas prendre position avant les officiels.
Contacté à ce propos, le comité de l’Association des médecins résidents du Centre hospitalier universitaire Ibnou Rochd de Casablanca, nous a confirmé que toutes les pilules contraceptives, les anti-inflammatoires, les antidiabétiques, les médicaments psychiatriques, les anticrampes musculaires, le stimulant respiratoire vectarion et un antiparkinsonien figurant sur la liste des médicaments dangereux sont abondamment prescrits par les médecins marocains et vendus en pharmacie.
Plusieurs de celles sises à Casablanca nous ont également confirmé que la majorité écrasante des médicaments mis en cause trônent sur leurs rayons. «Je dispose des anti-inflammatoires tels que Nexen, Ketum cutané, Celebrex, des antitabac Champix et Zyban et de bien d’autres...», nous a affirmé un pharmacien du Maârif.
Yousra, kinésithérapeute travaillant dans un cabinet à Sidi Maârouf, nous a, pour sa part, révélé que la prescription des anti-inflammatoires jugés dangereux fait partie de son quotidien. « Depuis que je suis dans ce métier, j’en ai prescrit, bien sûr, en ignorant les répercussions de plusieurs de ces anti-inflammatoires tels que Nexen et Ketum», nous a-t-elle confié.
Des propos qu’a confirmés une autre pharmacienne casablancaise. «Nous avons entendu parler de cette liste par les médias français, mais nous n’avons pas pu la consulter» nous a-t-elle déclaré en précisant que «les autorités de tutelle doivent intervenir et prendre les mesures nécessaires».
De leur côté, plusieurs pneumologues nous ont certifié n’avoir jamais été informés par les services du ministère de la Santé sur les effets indésirables de ces médicaments. «Personne ne m’a informé. J’ai suivi l’affaire à travers les médias français et jusqu’à présent, je n’ai rien vu venir. Aucune initiative n’a été officiellement prise dans un sens ou dans l’autre», nous a déclaré l’un d’entre eux.
Une autre question et non des moindres : ces médicaments ont-ils produit des effets néfastes au Maroc ? Certainement oui, du fait que plusieurs de ceux qui sont cités dans l’ouvrage en question sont prescrits depuis des décennies et notamment les médicaments psychiatriques », nous a confié un médecin du CHU de Casablanca.
Sommes-nous à l’abri du danger? Notre système de surveillance et de contrôle du marché des médicaments est-il fiable?
Au Maroc, c’est la division de la Direction du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé qui se charge de contrôler la mise au point et la qualité des médicaments. Elle a pour mission de les contrôler, d’enquêter sur les génériques, d’évaluer les dossiers pharmaceutiques, d’auditer le contrôle qualité des laboratoires pharmaceutiques, de participer aux inspections des officines, grossisteries et industries pharmaceutiques et de procéder aux contrôles inter-laboratoires organisés par le Conseil européen de la qualité du médicament ainsi que le suivi de la qualité des principes actifs et produits finis importés par une étude systématique des bulletins d’analyses. Elle est composée de 22 pharmaciens, 38 docteurs scientifiques, 20 préparateurs en pharmacie et 4 techniciens de laboratoire.
A propos de ces derniers, un médecin du CHU de Casablanca nous a précisé que ces techniciens de laboratoire ne sont pas habilités à faire des analyses d’une telle complexité, en ajoutant également que les enseignants des Facultés de médecine perçoivent une importante indemnité pour la recherche et le développement sans s’y atteler comme il faut.
A côté de la Direction du médicament et de la pharmacie, il y a également le Centre antipoison et de pharmacovigilance qui garantit a posteriori la sécurité d’emploi des médicaments. Son travail se concentre sur le signalement des effets indésirables par les professionnels de santé et les industriels.
Pourtant, des questions demeurent : ces instances disposent-elles d’infrastructures scientifiques nécessaires? Ont-elles les moyens financiers pour mener à bien leur mission? Disposent-elles de cadres et de ressources adéquats? Bénéficient-elles d’un soutien politique? Sont-elles à l’abri des influences des laboratoires? Sont-elles protégées contre les enjeux économiques et financiers très importants que représente ce secteur ? De fait, c’est peut-être là que le bât blesse.
Liste des médicaments dangereux
Médicaments cardio-vasculaires :
Adancor, Ikorel, Vastarel et Trivastal (vasodilatateurs coronaires et artériels), Procoralan (anti-insuffisance cardiaque), Multas (antiarythmique), Ticlid, Pradaxa, Xigris (anticoagulants ou antiagrégants).
Pilules contraceptives :
Cycleane, Mercilon, Varnoline, Melodia, Yaz, Diane 35, Jasmine-Jasminelle, Carlin, Triafemi, Holgyème, Minesse, Felixita, Lumalia, Evépar, Minerva.
Anti-inflammatoires :
Indocide, Nexen, Ketum cutané, Celebrex, Arcoxia.
Antidiabétiques :
Byetta, Victoza, Galvus et Eucrers, Januvia et Janumet, Xanuvia et Velmétia, Trajenta et Onglyzia, Actos et Compecta.
Antiparkinsonniens :
Celance, Parlodel, Requip et Tasmar.
Anti-ostéoporose :
Protelos.
Médicaments psychiatriques :
Ritaline, Concerta, Tofranil, Anafranil, Surmontil et Stablon.
Anticrampes musculaires :
Hexaquine et Quinine-vitamine C et Okimus.
Stimulants respiratoires :
Vectarion.
Antitabac :
Champix et Zyban.
Cancérologie et hématologie:
Avastin.