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Après un répit pendant le mois du ramadan, au cours duquel les rapports sexuels sont interdits de l'aube au coucher du soleil, la saison des mariages a repris de plus belle en Tunisie depuis l'Aïd el-Fitr.
La tradition veut que le jour de la cérémonie la mariée porte des bijoux en or -colliers, boucles d'oreille, bracelets et bagues- offerts par son futur mari.
Or le cours de l'or bat des records: les crises économiques et financières et l'instabilité politique au Moyen Orient inquiètent les investisseurs mondiaux qui se rabattent sur des valeurs refuge à l'instar du précieux métal. Dernier record en date: l'once d'or a dépassé le 6 septembre les 1.920 dollars.
A ces prix-là, les bijoutiers vendent moins. Mais ils ne sont pas pour autant perdants. "La grande partie de mes 40 kilos de marchandise a été acquise quelques années auparavant," déclare Aslem Fakhfakh, 23 ans et déjà gérant d'une bijouterie dans la médina de Tunis. "Quand je vends un bijou démodé, je le fais au prix actuel", reconnaît-il, ravi.
Et si les bijoux sont vraiment trop démodés, il suffit de les fondre et de les retravailler.
"S'il y a une guerre, comme maintenant en Libye, la monnaie, le bâtiment et plein d'autres choses perdent de leur valeur. Seule l'or va crescendo", poursuit-il.
Dans la minuscule boutique d'une vingtaine de mètres carrés, puissamment éclairée pour faire scintiller les bijoux, une dizaine de clients venus en famille se bousculent.
Mais pour les Jridi qui arpentent le souk en couple, il n'est pas question d'acheter. Ce soir, c'est prospection. Même s'ils se marient dans un mois, ils veulent prendre le temps de choisir.
"J'ai dû renoncer à beaucoup de choses", regrette Mahmoud Jridi, qui compare avec sa future femme les prix des bijoutiers du souk de la rue de la Berka.
"On s'est passé du voyage de noces à cause des bijoux, en attendant d'avoir les moyens d'aller ensemble quelque part, mais vraiment, les prix sont brûlants, brûlants", déplore-t-il.
Sa future femme, un sourire en coin, acquiesce: "Je pense que les personnes aux faibles revenus ne pourront pas acheter des bijoux à ces prix-là. Dieu merci, on en a les moyens".
Le couple cherche une parure. C'est le produit phare pour les grandes occasions: collier, boucles d'oreilles et bracelet.
"Il y a dix ans, une parure pesait environ 100 à 150 grammes, mais aujourd'hui, elle ne pèse plus que 20 grammes", raconte le jeune vendeur se voulant rassurant avec des clients effarés par les prix.
Autre produit vedette: les alliances, baptisées en Tunisie : +solitaires+.
Aslam répète à chaque personne intéressée qu'il ne peut pas vendre ces bagues au poids, car ce dernier ne prend pas en compte la main d'œuvre ou la certification par la douane.
Une chose est sûre, conclut-il: tous les clients de sa joaillerie finissent toujours par dépasser le budget qu'ils s'étaient fixés initialement.