Dans ce documentaire (2015), Kamal Joumblatt raconte les évènements majeurs de sa vie jusqu'à son assassinat le 16 mars 1977. Le film entraîne ainsi le téléspectateur du Liban jusqu'en Inde sur les traces de Kamal Joumblatt, le fondateur du parti socialiste progressiste, le leader de la communauté druze, le rebelle, le réformateur, le penseur, le poète spirituel... qui dévoile, sous la caméra du documentariste, ses choix politiques et ses prises de position.
Ce grand politicien (1917-1977), qui a joué un rôle prépondérant dans l'histoire du Liban et chez qui la méditation et l'action n'étaient pas dissociables, devient le dernier témoin de sa propre vie.
A travers cette pellicule de 96 minutes, tournée en arabe avec sous-titrage en anglais et français, le réalisateur et scénariste Hady Zaccak fait revivre l'Histoire afin de lire le présent et lutter contre l'amnésie. A travers Kamal Joumblatt, c'est le portrait d'un Liban qui est brossé.
Outre "Kamal Joumblatt, témoin et martyr", qui a été déjà nommé dans la catégorie Trophée francophone du long métrage documentaire 2016, neuf autres films documentaires sont en lice pour le Grand prix Ibn Batouta, en plus des prix Ibn Batouta de la meilleure réalisation, du meilleur scénario et d'excellence et du prix spécial de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision. Il s'agit de "Ma famille entre deux terres" de Nadja Harek (France/Algérie), "The tainted Veil" de Mazen Al Khayrat, Nahla Al Fahd et Ovidio Salazar (Emirats), "Sun Bird" d'Ayed Nabah (Palestine), "Raja Bent El Mellah" d'Abdelilah El Jaouhary (Maroc), "Home sweet home" de Nadine Naous (France/Liban), "Alpujarras" de Rafael Toba (Espagne), "Traces of islam in Greece" de Kamal Ciftçi (Turquie), "De Lola à Laila" de Milena Bochet (Belgique) et de "The Fog of Srebrenica" de Samir Mehanovic (Bosnie), lesquels ont été sélectionnés parmi plus de 200 films visionnés.
Le jury de la compétition officielle, qui est présidé par le cinéaste Khaled Abderrahim Zadjali d'Oman, comprend la réalisatrice espagnole Iren Gotriz et la réalisatrice, productrice et journaliste palestinienne Rouan Damen, en plus du critique et artiste Giorgiana Violanti d'Italie et du producteur cinématographique marocain Khaled Zairi.
Lors de cette cérémonie d'ouverture, qui a été marquée par la présence de nombreuses stars et personnalités du 7ème art de l'Europe et de l'Orient, un hommage a été rendu au célèbre producteur égyptien Jalal Abdessamii qui a produit plus de 150 heures de documentaire et à l’historienne espagnole Maria Rosa de Madariaga, dont les travaux de recherche se focalisent sur les relations maroco-espagnoles, en guise de reconnaissance à leurs contributions à l'enrichissement du champ culturel et son rayonnement à l'international.Dans une déclaration à la MAP, le directeur du festival, Sohaib El Ouassani, a souligné que cet évènement, qui s'inscrit sur l'échiquier des grandes manifestations cinématographiques, a pour but de contribuer au dialogue des cultures par le biais du film documentaire afin de changer les stéréotypes et transmettre des messages de paix et de tolérance, mais aussi de consacrer le rôle du Maroc en tant que terre de rencontres et de partage, carrefour des civilisations et passerelle entre l'Europe et l'Orient. Il a, en outre, fait savoir que le choix de la ville de Tanger pour abriter cette messe cinématographique, après l'organisation des éditions précédentes à Assilah, se justifie par la volonté de la direction du festival d'un élargissement artistique et géographique pour accueillir de grandes figures du 7ème art, mais aussi d'améliorer la qualité de la programmation.
Au programme figure une panoplie d'activités aussi riches que diversifiées, dont des ateliers au profit des enfants, un Doc-radio qui diffusera des débats entre professionnels et académiciens, un Doc-taxi qui emmènera les festivaliers dans un voyage artistique à la découverte de leur vie le temps d'une visite de la ville de Tanger, une exposition intitulée "Marocains, migrants et voyageurs", un masterclass sur "La langue de l'image à l'ère des écrans interactifs" et la signature du nouveau livre "La fureur de rire" du scénariste, journaliste et écrivain Mohamed Laroussi, a-t-il noté. De plus, une pléiade d'intellectuels, de cinéastes et de critiques marocains et étrangers se pencheront sur "La stratégie de développement et de production du film documentaire" et "Les temps de la narration, du roman au documentaire" lors de deux conférences programmées dans le cadre de cette messe cinématographique, qui se poursuit jusqu'au 29 octobre.
Organisée avec le soutien de la région de Tanger-Téouan-Al Hoceima, la commune de Tanger, le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'Agence de promotion et de développement du Nord (APDN) et la Chambre marocaine des producteurs, cette manifestation vient également enrichir l'agenda culturel de la ville de Tanger et renforcer sa vocation de cité des arts et des cultures et carrefour des artistes, intellectuels et chercheurs des quatre coins du monde.