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Organisée par le département de langue et littérature française de l’Ecole normale supérieure –Rabat, avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette rencontre réunit une pléiade de chercheurs en art, littérature et didactique de différentes nationalités.
Deux jours durant, les participants à ce colloque débattront «des valeurs véhiculées par certains produits culturels ainsi que de la valeur intrinsèque de ces produits», soulignent les organisateurs. Lors de ces deux journées, «les intervenants aborderont des aspects qui vont des œuvres littéraires perçues comme problématique du point de vue des valeurs morales qu'elles véhiculent à des productions artistiques qui bousculent les normes esthétiques ou éthiques», précise-t-on.
Les participants devront ainsi débattre d’une question à la fois épineuse et de grande importance d’autant plus que les valeurs, malgré toutes les tentatives de délimitation de leur signification, demeurent un concept fluctuant, instable et subissent «les aléas du politique, du social, du religieux, voire les influences de la mode», observent les organisateurs qui insistent sur l’intérêt de s’intéresser à ces questions. Car, rappelle-t-on du côté de l’ENS, les champs culturels, comme l’art et la littérature, sont doublement sensibles à ces variations. «Ils sont soumis à l’évaluation par le critère des valeurs en tant qu’objets pouvant avoir une valeur éthique et/ou esthétique en eux-mêmes, mais aussi en tant que vecteurs d’un genre donné de valeurs.»
Qu’on s’en souvienne, certaines œuvres ont été contestées, dénoncées, condamnées, rejetées ou censurées au Maroc à cause de «valeurs inacceptables» qu’elles véhiculeraient. Et des exemples, on n’en manque pas. «L’autobiographie Le Pain nu de Mohamed Choukri a longtemps été interdite ; la programmation du roman de Zefzaf Tentative de vie a suscité une vive polémique à cause de son contenu jugé «licencieux», le dernier roman de Mohamed Leftah Le Dernier combat du Captain Ni’mat est introuvable dans les librairies sans être explicitement censuré ! Est-ce à cause de l’homosexualité du protagoniste? Que devient la valeur esthétique du livre?», rappelle-t-on.
Mais la littérature n’est pas le seul domaine où se pose ce genre de problème. Le cinéma et la peinture sont aussi concernés. D’ailleurs, tout le monde se souvient encore de la fameuse notion «art propre», qui a circulé ces dernières années dans un champ où art, religion et politique interpellent aussi sur la valeur de l’art.
Après les allocutions de bienvenue du directeur de l’ENS, Hassan Jaziri, du CCME et le mot du comité d’organisation, les participants enteront dans le vif du sujet. Avec au programme de la première séance, des sujets portant sur «Le contenu moral des œuvres (prétendument) immorales», «Le tragique et les valeurs dans la trilogie de Yasmina Khadra», «L'étranger, corps et lieux d'écriture : le cas de Rachid O et d’Abdellah Taïa» et «Les valeurs à l’épreuve dans Le Dernier combat du Captain Ni’mat de Leftah», entre autres.
Il est à souligner que ce colloque comporte six axes de réflexions dont trois feront l’objet de débat en cette première journée.