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Cette découverte a eu lieu dans le site de Hassi Ouenzga qui se trouve dans la commune de Saka, à environ 50 km au sud-ouest de la ville de Nador. Il s’agit d’un abri qui a servi d’habitat à des populations néolithiques qui ont fréquenté ce lieu depuis 9000 ans avant J.C. jusqu’à 4000 ans. Ces populations ont laissé des vestiges appartenant à différentes phases du néolithique : la plus récente parmi elles remonterait au néolithique final avec une céramique décorée au peigne et qui daterait du 6e millénaire avant J.C. Elle fut précédée par une autre phase caractérisée par la céramique cardiale (céramique décorée par des impressions à la coquille du Cardium ondulé) considérée par les chercheurs comme la plus ancienne céramique du Maroc qui fut introduite de la Péninsule ibérique à travers Gibraltar vers la première moitié du 6e millénaire avant J.C. C’est sous cette couche archéologique que l’équipe des scientifiques du programme du Rif oriental a mis en évidence des fragments de céramique non décorée qui dateraient de la première moitié du 9e millénaire avant J.C. Des analyses minéralogiques ont démontré par la suite que les potiers (ères) de l’époque ont utilisé des dégraissants totalement différents de ceux qu’utilisaient les autres groupes pour consolider leur argile.
La découverte d’indices de la fabrication de céramique dès le milieu du 9e millénaire avant J.C. est de nature à modifier profondément notre perception de ces sociétés du début du Néolithique au Maghreb.
On sait que la création de la céramique a revêtu une importance sociale et économique considérable, facilitant et accélérant les communications et le commerce entre les groupes durant le Néolithique et les phases qui s’ensuivaient. Elle témoigne également d’un changement profond dans les coutumes culinaires et faciliterait davantage la conservation de l’eau. Associée à l’apparition de l’agriculture et de la domestication des espèces animales (mouton, chèvres, bœuf), elle jouera un rôle primordial dans l’évolution socio-économique des populations préhistoriques.
Les recherches archéologiques se poursuivent actuellement dans le site de Hassi Ouenzga dans le but de confirmer davantage les résultats acquis et d’essayer de mieux saisir la nature des relations qu’entretenaient les populations préhistoriques du Rif oriental avec leurs contemporains de la rive nord de la Méditerranée et du Sahara.