-
La coopération technique avec la CEDH au centre de la visite d’une délégation judiciaire marocaine au Conseil de l’Europe
-
Maroc/Conseil de l'Europe : Clôture du programme conjoint d'appui au mécanisme national de prévention de la torture
-
Omar Zniber souligne les efforts déployés par la présidence marocaine du CDH en vue de la réforme des statuts du Conseil
-
Habib El Malki :Le Maroc a pris plusieurs initiatives pour mettre à profit les avancées des technologies numériques en les intégrant dans les processus éducatifs
-
L'Initiative Royale pour l'Atlantique mise en avant à la 5e conférence "Afrique XXI" de l'IPDAL
Pourtant, Michel Tubiana a tenu à préciser que la gestion des flux migratoires n’est pas chose aisée. Pour lui, la liberté de circulation mentionnée par les conventions internationales peine à se concrétiser et demeure jusqu’à aujourd’hui un objectif lointain. Mais, cela n’empêche pas, selon lui, de respecter les droits des gens qui cherchent d’autres horizons et surtout ne pas instrumentaliser leurs drames. «Il y a des droits minimums qu’on ne peut pas ignorer, quels qu’en soient le coût ou les conséquences», a-t-il précisé.
Même constat de la part de José Luis Zapatero, ancien Premier ministre espagnol, qui estime que la gestion des flux migratoires demeure très difficile. C’est pourquoi, il a appelé à davantage de prudence et de vigilance concernant ce dossier. Cependant, il pense que la résolution de ce problème ne réside pas dans la fermeture des frontières mais plutôt dans la coopération pour le développement. « Lors de mon mandat en tant que Premier ministre, on a mis un plan visant à renforcer les investissements dans les pays africains d’où viennent les migrants comme le cas pour le Sénégal et le Mali et les résultats ne se sont pas fait attendre puisque on est arrivé à faire baisser le flux des migrants », a-t-il expliqué. Pour lui, financer le développement dans les pays africains notamment ceux de départ des migrants est une obligation pour l’Europe qui semble échouer à assumer ce devoir comme en atteste l’insuffisance des fonds alloués, a-t-il conclu.
La thématique de migration et les droits de l’Homme a été également discutée intensément lors d’un atelier sur les dynamiques migratoires au croissement des expériences et des perspectives, organisé le samedi. Les participants à ce forum thématique sont partis d’un constat : les morts et les violences envers les migrants, particulièrement aux frontières, ont atteint un niveau inacceptable et que les 15 dernières années ont été marquées par une prolifération des législations qui, paradoxalement, ont conduit à réduire les droits des migrants, voire à les retirer («droits négatifs»). Le recours à la détention lié au statut des migrants n’a cessé d’augmenter.
Pour faire face à cette situation, les intervenants à cette table ronde ont recommandé de ratifier la Convention sur travailleurs migrants, garantir l’égalité d’accès au marché du travail, assurer l’accès aux soins et à l’éducation et lutter contre les discriminations. Ils ont également appelé à mettre en place des mécanismes contraignants de protection des droits des migrants aux frontières et des mécanismes de protection des victimes de la traite d’êtres humains, à commencer par la délivrance de titres de séjour, pour leur donner les moyens de se soustraire aux réseaux mafieux et d’accéder aux mécanismes et structures de protection.