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En réponse à une question orale à la Chambre des conseillers, portant sur la libéralisation du secteur des transports, le ministre a indiqué qu’il existe une situation antérieure qui doit subsister puisqu’il y a un volet social à prendre en considération.
En effet, le secteur des transports au Maroc est assimilé, selon certains experts, à un gâteau dont les parts sont subtilement réparties entre opérateurs privés. Les agréments de taxi, ainsi que les autorisations de transport des compagnies d’autocars, sont attribués selon des critères arbitraires. A en croire le géographe Julien le Tellier, «il s’agit de rentes vouées à entretenir la fidélité d’une clientèle composée à la fois de nantis, mais aussi de personnes moins influentes. Les autorisations de transport des sociétés d’autocars ouvrent à de puissantes familles la possibilité de reconstituer des rentes de situation et de maintenir leur influence en prospérant, tandis que les agréments de taxi représentent des faveurs en contrepartie de l’allégeance des attributaires ».
Le ministre n’a pas nié ce fait mais il a estimé que la régularisation de cette question qui sera objet d’un débat public prochain, ne doit pas se faire au détriment d’une partie ou d’une autre. « Il faut accompagner ce qui existe déjà et le bien gérer », a-t-il précisé.
A ce propos, il a indiqué que son département est en train de préparer un projet de loi réglementant l’octroi des agréments de taxi, ainsi que les autorisations de transport des compagnies d’autocars.
Au titre de ce projet de loi, l’attribution des agréments fera l’objet d’un appel d’offres et d’un cahier des charges qui définit les conditions techniques et administratives à remplir. Des discussions seront entamées, à cet effet, avec le ministère de l’Intérieur chargé de contrôler l’attribution des agréments de taxi, afin d’aboutir à une libéralisation progressive.
Ceux qui détiennent ces licences actuellement seront appelés à s’adapter avec la prochaine loi. Ils seront bénéficiaires d’une période de transition qui sera obligatoire avant l’unification de l’ancien régime d’octroi avec celui nouveau. «En agissant ainsi, on a la garantie qu’on a préservé les droits de tous », a-t-il confié.
Pourtant, M. Rabbah tient à préciser que tout le monde doit obéir à la loi et s’acquitter de son dû à l’Etat comme le stipule la loi en vigueur. Selon lui, il y a la nécessité de maintenir une concurrence loyale dans les transports et d’éviter la constitution d’un monopole privé.
Le ministre a expliqué, par ailleurs, que le projet de loi compte instaurer de nouveaux tarifs pour les lignes rentables et celles qui le sont moins. Les détenteurs des lignes rentables seront appelés à investir dans celles qui le sont moins. Le projet de loi vise à établir une péréquation au niveau de ces lignes.
Le transport mixte dans le monde rural sera également objet de débat avec le ministère de l’Intérieur. Le département de Rabbah a annoncé qu’il poursuivra les études entamées auparavant au niveau des provinces afin d’ouvrir ce secteur devant les chômeurs et les personnes en besoin et répondre aux attentes de la population rurale.
Pourtant des questions demeurent : le ministère sera-t-il capable de faire passer aisément la pilule de la dérégulation ou la libéralisation du secteur ? Sera-t-il apte à casser les monopoles établis sur certaines lignes ? Mais avant, l’actuel exécutif est-il sincère dans sa volonté de combattre l’économie de rente ?
Et du côté des entreprises, sont-elles prêtes à jouer le jeu de la concurrence loyale, sachant que chacune d’entre elles a son « parrain » et son réseau au sein de l’administration ? Respecteront-elles les dispositions du cahier des charges qui sera élaboré ?