Les avantages attendus de l’étalon-or


Par Hamid Chriet Géopolitologue
Jeudi 16 Mai 2013

Les avantages attendus de l’étalon-or
Simplicité-certitude : les cours des monnaies dans le système sont relativement stables; ils fluctuent dans des limites étroites définies par ce qu’on appelle les points d’or auto-équilibrage. Quand un déséquilibre apparaît dans la balance des paiements, un processus mécanique permet de retrouver l’équilibre. Prenons l’exemple d’un pays qui a une balance des paiements déficitaire : le déficit se traduit par des sorties d’or, synonymes d’une réduction de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie (puisque la création monétaire est liée aux stocks d’or de la banque centrale). Cette réduction a un effet déflationniste : les prix vont baisser. Cette baisse des prix va permettre de  rendre plus compétitifs les produits nationaux et ainsi de revitaliser les exportations. La balance des paiements retrouve l’équilibre. C’est  un système monétaire dans lequel l’unité de compte ou étalon monétaire correspond à un poids fixe d’or.
Dans ce système, toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d’échange en or. Les parités de deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l’or, et les taux de change sont stables entre pays participants. L’or constitue une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté le système.
Les partisans de l’étalon-or affirment que ce système permet de mieux résister à l’expansion du crédit et de la dette. Au contraire d’une monnaie fiduciaire, une monnaie à contrepartie en or ne peut pas être émise arbitrairement par un État. Cette contrainte empêche l’inflation par dévaluation et lève en théorie toute incertitude sur la pérennité de la monnaie, ce qui permet à l’autorité monétaire d’avoir un crédit sain, et de prêter plus facilement. Toutefois, il existe de nombreux exemples de pays sous étalon-or qui ont connu des crises de surendettement ou des dépressions.
Le système d’étalon-or n’est plus actuellement utilisé dans aucun pays, et a fait place au cours forcé du papier-monnaie
Aristote définit la monnaie par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. Depuis la suppression de toute référence à des matières précieuses et la dématérialisation des supports monétaires, et après l’intervention des économistes « nominalistes » , les aspects légaux de l’usage de la monnaie (et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire) sont plus apparents. Ces droits sont fixés par l’État et font de la monnaie une institution constitutionnelle en de multiples pays.
A l’origine, la valeur nominale (inscrite) des pièces de monnaie en or et en argent était égale à leur valeur réelle (poids d’or et d’argent contenu dans cette pièce), et il suffisait de peser la pièce pour en vérifier la valeur. C’était également le cas à l’époque du Prophète Sidna Mohammed.
Aujourd’hui, cependant, la valeur nominale des pièces est de beaucoup supérieure à leur valeur réelle. La valeur de la monnaie est donc devenue conventionnelle. La pièce de 1 €, par exemple, contient du métal pour une valeur moindre que 1 €, mais la société s’est mise d’accord – c’est donc une convention – pour considérer que cette pièce représentait la valeur de 1 €.
Depuis 1914, les billets bancaires ne sont plus convertibles en or par les banques. Et depuis 1971, les monnaies nationales ne se définissent même plus par leur cours en or mais flottent les unes par rapport aux autres en fonction des performances économiques de leur pays.
De nombreuses fatwas suivirent et furent unanimes sur le fait que l’argent papier même s’il est couvert par un dépôt aurifère ne représente que la “reconnaissance de dette” de ce dépôt et non pas le dépôt en lui-même. Échanger des reconnaissances de dette (en l’occurrence, le billet argent papier) pour des transactions commerciales n’est pas autorisé en islam. Car n’ayant pas de valeur intrinsèque et la reconnaissance de dette étant strictement entre le dépositaire et son garant, en d’autres termes, ce billet n’est pas échangeable avec une personne extérieure à l’acte du dépôt. L’argent est donc de la dette. Aujourd’hui la situation a empiré. L’argent émis par les autorités monétaires n’est en rien couvert par un dépôt aurifère ou de l’argent métal. Notre argent est purement du papier imprimé ; il n’a de sa valeur que le pouvoir d’achat fluctuant à l’instant.
En conclusion, pour qu’une finance soit un minimum islamique (ou en ait l’air) il est impératif que les transactions se fassent avec le dinar d’or et le dirham d’argent comme monnaie.

Non, l’inflation n’est pas un phénomène naturel
La plupart des gens pensent que ce sont les Etats qui créent l’argent. Les spécialistes de la finance savent qu’en réalité la monnaie fiduciaire est créée à près de 90% par les banques privées, sans parler des produits dérivés et autres inventions financières toxiques dont les bulles spéculatives éclatent régulièrement, semant  la panique parmi les «investisseurs». Chaque fois qu’une banque accorde un crédit, elle crée de l’argent, et pour chaque euro ou dollar qu’elles possèdent en réserve, les banques sont autorisées à créer 9 autres euros ou dollars qui n’ont aucune réalité économique. Cette création artificielle d’argent est la principale source d’inflation. Le droit de créer la monnaie doit être restreint aux seuls Etats.
Voilà ce que l’ancien Président des Etats-Unis, Thomas Jefferson, anticipant les risques d’inflation, de récession et de dévalorisation d’actifs, disait à propos de la gestion de la monnaie par les banques privées et de ses conséquences potentiellement destructrices : «Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit…» Thomas Jefferson, Président des Etats-Unis d’Amérique (1802).


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