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Notre membrane à tous (mâles et femelles) a été déflorée. Enfin, notre bien sombre Moi collectif a été démasqué, disloqué, révélant l'état de flétrissure de nos lois et de nos serments de foi. Voici donc donnée en spectacle, dans la rue, dans le Parlement, dans les tribunaux, sur les plateaux télé, cette pitoyable ataxie qui ronge et agite notre corps social dans son entier…Avec ses puissants et ses faibles, ses riches et ses pauvres, ses lettrés et ses analphabètes, ses gandouras et ses smokings, ses vieux et ses jeunes (hélas !), ses juges et ses plaignants…Devant sa machine, le greffier de nos amours, entre mâles et femelles (loi de la nature, de l'Homme comme de l'animal), n'accepte de taper le PV de la vie ici-bas des Amina et de ses consœurs que quand le ruban de son clavier change d'encre, quand celle-ci devient rouge sang, le sang de l'hymen-trophée! Nos magistrats et nos jurisconsultes n'ont pas le souffle suffisant pour pouvoir remonter jusqu'aux grottes d'origine d'où nous viennent nos tables de lois et nos entrelacs de croyances, d'us et de coutumes. Leur souffle est trop court pour pouvoir embrasser, sonder, réformer, humaniser et moderniser toute la cosmogonie qui nous lie, dans notre univers social et humain, sur cette terre marocaine occupée par mâles et femelles depuis des millénaires… Faiblesse d'efforts, de compétences et de force de l'âme, qui profite aux sentences du «génie maléfique» des charlatans, des fous, des faux prophètes, des violeurs et chasseurs d'hymen frais, fossoyeurs de l'amour, de la dignité humaine, de l'amour dans la dignité et dans la célébration de la vie et de sa beauté que seule l'espèce humaine a le privilège, parmi toutes les espèces, de vivre et d'en prendre conscience.
Dans notre réalité, plus de deux cent mille ans après l'«Homme de Sidi Abderrahman», successeur lointain de «l'Homo Erectus», en cette province romaine de Tingitane, avec sa Tingis (Tanger), sa Tamuda (Tétouan) et sa Lixus (Larache), il n'est encore accordé à toute Amina la légitimité de vivre dans la légalité, dans l'amour et dans le pardon, que si son hymen est «légalement» et dûment saigné à blanc, sur blanc de «saroual» ou…de linceul! Quitte à ce que cet égorgement de dignité humaine prenne ou paraisse prendre la forme d'un…viol! Une chasse de l'hymen, coûte que coûte, qui peut même, professe un criminel, avoir un épilogue : violer le cadavre de l'hymen qu'on a eu, par le droit -divin et humain- de déflorer sous le règne du sacro-saint permis de chasse qu'on appelle, chez nous, «mariage»!
Nos Amina, bannies de tout amour enflammé, sont pistées et pourchassées, partout, dans les villes comme dans les campagnes, dans les palais comme dans les chaumières, par des hordes de chasseurs de membranes juvéniles, assistés par moult gardiens de notre membrane à nous tous, celle tissée d'instincts ataviques, de songes macabres et de coutumes néo-cannibales. Trêve d'illusions! Nous sommes un peuple du règne des fauves : carnivores par excellence (idolâtres du «Dieu Mouton», dirait Candide qui nous visiterait les sept jours du «Grand» Aïd) et violeurs de l'intégrité et de la dignité de l'humain, par tout moyen…Par la foi, par la loi, par la voix, dans les bois comme dans le Droit. L'inflammation aiguë de notre membrane collective est, comme nous l'observons aujourd'hui, bien forte et fort avancée. Elle s'aggravera et s'étendra encore tant que, par somnolence ou par indolence, on permettra au mâle d'écrire l'histoire de sa vie avec du noir sur blanc, pour ne concéder à la femelle que la peine de graver son calvaire avec du rouge sur le blanc de la mort du cœur, du corps et de l'âme.