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Les amendements proposés par le département de l’Intérieur concernent essentiellement la liste nationale dont le seuil électoral est fixé à 3% au lieu de 6% comme lors de la législature précédente. Le seuil des listes locales ne change pas et demeure à 6% malgré les demandes répétées des grands partis qui réclamaient un seuil d’au moins 8%. Le nombre des députés a également été réduit passant de 395 à 379. Idem pour la liste nationale qui passe de 90 à 74 députés, perdant ainsi 16 fauteuils sous la Coupole.
Le leader du PPS, Nabil Benabdallah, ne cache pas sa désapprobation. « C’est un recul inadmissible sur la question de la représentativité féminine. Le nombre de sièges réservés à la liste nationale a baissé. Ceci est inacceptable. Les objectifs de la liste nationale, un acquis pour lequel le PPS s’est battu, s’en trouvent aujourd’hui altérés ». Ce qui n’empêche pas le patron des anciens communistes de concéder que le seuil de 3% proposé par le ministère de l’Intérieur est « un geste vers les petits partis ».
Les concertations vont reprendre de plus belle. « Et la partie est loin d’être terminée avec le ministère de l’Intérieur. Il y a encore de l’ouvrage sur le métier », annonce Mohamed Ansari, membre du comité exécutif de l’Istiqlal avant de nous apprendre qu’un projet de décret, proposé dans la nouvelle version de l’Intérieur, prévoit l’annonce du scrutin 35 jours avant son organisation au lieu des 45 jours jusque-là réglementaires.
Une position commune de la Koutla attendue
La liste nationale et le seuil n’en finissent pas de catalyser toutes les divergences entre les formations politiques. Entre rationalisation du champ politique, représentativité féminine, celle des jeunes, la question de la liste nationale est au cœur de tous les enjeux politiques. A l’ombre de la nouvelle Constitution, la donne se complique davantage. Pour cet Usfpéiste blanchi sous le harnais, le seuil fixé à 3% pour la liste nationale, en plus de traduire un recul inexplicable, ne procède pas vraiment d’une meilleure lisibilité de la scène politique. Avec un seuil de 3%, le Parlement va se retrouver avec une mosaïque de 20 à 30 petits partis, avec chacun deux ou 3 députés, s’inquiète notre interlocuteur. « L’on peut comprendre que pour ceux à l’origine de l’idée du seuil de 3%, c’est là une manière de procéder au renouvellement et au rajeunissement de la chambre des députés. On imagine que les têtes de liste de ces listes nationales seront l’élite de l’élite. Une manière d’assurer l’entrée de compétences sous la Coupole. Mais tout ceci n’en constitue pas moins un problème. Tous les grands partis se sont prononcés pour l’élévation des seuils électoraux. Il y a encore un effort à faire au niveau du département de l’Intérieur pour parvenir à un consensus sur la liste nationale, même si au sein d’un même parti, c’est une question qui est l’objet de mille divergences internes », explique ce ténor du parti de la Rose tout en rappelant que sa famille politique propose une liste nationale dédiée aux femmes et une autre réservée aux jeunes « conjuguée au principe de la parité ».
Sur la question des jeunes justement, Taïeb Cherqaoui maintient sa proposition de limite d’âge à 35 ans. Rajeunissement des institutions représentatives ou jeunisme fétichiste ? Dans les états-majors partisans, les avis sont partagés et de plus en plus de voix politiques s’élèvent pour en appeler à l’engagement des partis à rajeunir leur élite politique.
Les débats sur le projet de loi organique relatif à la Chambre des députés vont reprendre de plus belle. « Les partis politiques, qui ont jusqu’à mercredi pour donner leurs réponses aux propositions de l’Intérieur ont bien l’intention de se mobiliser et de s’organiser pour mener bataille au Parlement avant l’adoption d’une version définitive », annonce le PJDiste Lahcen Daoudi. En attendant, un communiqué commun des trois formations politiques qui forment la Koutla –USFP, Istiqlal et PPS- était attendu dans la journée de ce lundi 22 août. Une position commune et une alliance politique des trois partis dans le cadre du Bloc démocratique devraient en constituer, en principe, la teneur.