"Environ 41 % des adultes marocains utilise un produit ou un service financier formel, soit un niveau bien au-dessus de la moyenne observée dans les pays de la zone MENA (18%) et dans ceux à revenu moyen inférieur (28%)", a annoncé M. Zottel, qui présentait les résultats de la première enquête sur la perception des services financiers dans la région MENA, menée par Bank Al-Maghrib et la BM.
Le responsable a, par la même occasion, fait savoir que les Marocains "surpassent" plusieurs autres pays s'agissant du choix des produits financiers qui leur conviennent et ont tendance à être "plus clairvoyants".
Toutefois, M. Zottel a souligné que les consommateurs marocains sont parmi les moins doués en matière de gestion quotidienne de leurs finances, de planification des dépenses (y compris celles imprévues) et de préparation de la retraite (que l’on peut qualifier d’aberration. Nous y reviendrons dans la prochaine édition), précisant que le niveau de connaissance des ménages des concepts financiers de base constitue un véritable défi au Maroc, à l'instar de nombreux pays.
Et d'ajouter que même si les produits bancaires sont les produits financiers les plus usités, ils répondent moins aux attentes de la clientèle que ceux des autres institutions financières.
Intervenant par la même occasion, le responsable de la direction de la Supervision bancaire à Bank Al-Maghrib, Lhassan Benhalima, a indiqué que cette enquête sur la perception des services financiers par les ménages analyse pour la première fois le côté demande, en s'adressant directement au consommateur afin d'évaluer la capacité financière de la population marocaine, à travers une meilleure compréhension de ses comportements, motivations et connaissances des questions financières.
Il a également relevé que l'inclusion financière constitue une composante majeure de la stratégie de développement intégré du secteur financier national à l’horizon 2020, notamment son 1er pilier qui vise l'approfondissement du marché national et de l'offre de bancarisation aux segments les plus défavorisés sur des bases volontaristes.
Même son de cloche chez la directrice exécutive de la Fondation marocaine de l'éducation financière (FMEF), Mme Nezha Saadani, selon laquelle la capacité financière est devenue désormais, un objectif majeur des politiques d'inclusion financière.
Relevant l'impératif d'inscrire l'éducation financière dans le parcours estudiantin de manière à favoriser une bonne appréhension et gestion des produits et services financiers, la directrice de la FMEF n'a pas manqué de mettre l'accent sur l'organisation de campagnes de sensibilisation financière en faveur de la population marginalisée (la population du monde rural), des PME et microentreprise, en vue d'améliorer l'environnement de l'information en faveur d'une inclusion financière durable.
Cette enquête, la première du genre au Maroc et dans la région MENA, permettra de compléter les données collectées à travers les indicateurs déjà mis en place, qui mesurent l'accès de la population aux services financiers et leur degré d'usage, dans le but de rendre les interventions des parties prenantes plus efficaces.
Elle a été conduite auprès d'un échantillon de 3.000 adultes représentatifs de la population active marocaine, sur la base des informations communiquées par le Haut-commissariat au plan (HCP).