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« Leila a été touchée par les balles du terroriste à bout portant au poumon, à l’abdomen, au bras et à la jambe », témoignait sa mère Christine Alaoui, en début de journée de ce lundi 18 janvier avant de crier sa colère contre le consulat de France à Ouagadougou qui a été dans l’incapacité d’évacuer sa fille. Opérée pendant près de 6 heures dans une clinique de la capitale burkinabè, la jeune photographe a rendu son dernier souffle aux environs de 21h15. Son cœur s’est arrêté de battre. Très vite, la Toile porte son deuil. Messages et témoignages sont postés toute la nuit. Artistes, journalistes, personnalités politiques ont les mêmes mots pour dire leur tristesse, leur incompréhension, leur douleur devant l’assassinat de cette photographe talentueuse, engagée, humaniste, passionnée.
Nomade et citoyenne
du monde
Le cinéaste Noureddine Lakhmari a été l’un des tout premiers à poster sa douleur. « Mon coeur saigne, beaucoup de larmes ce soir, mais pas de place pour la haine, ils ne le méritent pas... Repose en paix ma chère Leila, ton travail parlera de toi pour l’éternité».
La diversité culturelle comme réponse à la haine. L’engagement par la photographie et la vidéo a porté Leila Alaoui, celle-là même qui s’est toujours présentée en nomade, citoyenne du monde. Son amie, la réalisatrice Narjiss Nejjar, a les mots justes pour en témoigner. « Tu m’avais dit espérer fort que tes images sauront rendre hommage à ce monde beau et fou... Tu voyais déjà juste, le monde est prodigieusement beau, effroyablement fou. Pour toi, nous continuerons de résister par la vie. Nous t’avons aimée... Nous t’aimons et nous t’aimerons... », publie-t-elle ce mardi 19 janvier sur son mur.
Cette artiste fauchée par les balles de la violence terroriste aimait à sillonner le monde –avec une prédilection pour la Méditerranée. « Au Maroc, je suis “Française”, en France, je suis “Marocaine”. C’est à New York que j’ai vraiment construit mon identité cosmopolite, et plus tard à travers mon travail », expliquait-elle dans une interview publiée par « Femmes du Maroc ».
Une œuvre immortelle
« Leila a toujours voulu ses photographies comme un voyage à l’intérieur des âmes des hommes et femmes qu’elle a su photographier avec amour et générosité, loin de tout artifice et folklore. Elle aimait la beauté, les êtres, combattait les injustices, soutenait les femmes et portait un réel regard sur le monde (…) la beauté de Leila sera toujours dans nos cœurs et son amour dans nos yeux. Nous ne serons plus les mêmes après un tel drame », a posté Neila Tazi, son amie conseillère à la Chambre haute. Des réfugiés syriens aux femmes et hommes humbles de ce Maroc profond dont on préfère détourner le regard en passant par les migrants subsahariens, Leila Alaoui a su nous raconter leur histoire en nous donnant à voir des tranches de vie.
10 juillet 1982-18 janvier 2016. Leila Alaoui s’en est allée. Ses amis en ont déjà fait le vœu ardent : son œuvre ne sombrera pas dans l’oubli. « L'oeuvre de Leila Alaoui, immortelle, continuera à vivre à travers le temps et à travers les époques. C'est sans doute l'une des plus belles vérités implacables devant laquelle la folie meurtrière, barbare et obscurantiste finira par s'incliner », a posté Brahim Fassi Fihri, le président d’Amadeus.
Leila Alaoui sera inhumée au Maroc. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, S.M Mohammed VI a pris en charge le transfert de la dépouille de la défunte.