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Mais cette loi tant attendue a été conçue et promulguée, selon lui, dans la précipitation et l’improvisation. «Le gouvernement a décrété le combat contre les sacs en plastique sans pour autant préparer l’opinion publique. Pis, la promulgation de cette loi a engendré des effets pervers comme l’exploitation de l’interdiction des sacs en plastiques par les grandes surfaces pour vendre leurs sacs à des prix élevés et l’affluence enregistrée ces derniers jours sur l’achat des sachets en plastique. A noter également que la mise en œuvre de cette loi a été opérée sans qu’il soit tenu compte du sort de près de 50.000 familles qui vivent directement ou indirectement de la production et de la vente des sacs plastiques et qui se trouvent aujourd’hui sans travail ni ressources financières», a-t-il lancé avant d’affirmer la détermination du parti à défendre jusqu’au bout les droits et les revendications des catégories sociales qui survivent de cette industrie.
Par ailleurs, le Premier secrétaire a interpellé le gouvernement sur les déchets en provenance de l’Italie et le silence de l’Exécutif sur cette question. «Nous avons attendu des explications de la part du gouvernement et nous attendons encore. L’Exécutif a l’obligation de nous expliquer et de nous informer des tenants et aboutissants de cette affaire », a-t-il martelé.
Concernant l’organisation de la COP 22, le Premier secrétaire a considéré cet événement comme une occasion idéale pour mieux valoriser l’image du Maroc qui constitue aujourd’hui une exception dans le pourtour de la Méditerranée au moment où d’autres pays voisins sombrent dans le chaos et l’anarchie. Le Premier secrétaire regrette que ce rendez-vous international constitue le cadet des soucis du gouvernement Benkirane et que la société civile marocaine mène un travail plus conséquent que celui de l’Exécutif. « Nous n’avons pas encore entendu une déclaration concernant ce sujet de la part du chef du gouvernement alors que le sujet est d’une grande importance et il est temps de secouer le gouvernement dans ce sens », a-t-il indiqué.
De son côté, Lhabib Kamal, secrétaire de la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC), a indiqué que la thématique environnementale a été une question secondaire pour les mouvements sociaux et que la lutte était concentrée plutôt sur les droits sociaux et économiques. Ceci d’autant plus que cette question a été accaparée par les universitaires et les experts puisqu’il s’agit de questions purement techniques.
« Aujourd’hui, la question de l’environnement s’impose avec acuité vu les changements climatiques en cours et leur impact sur l’Homme. Les pays africains, les femmes, les enfants, les personnes en situation de handicap et les migrants sont les plus affectés par ces changements climatiques. Il faut compter, dans un avenir proche, plus de 350 millions de migrants climatiques », s’est-il alarmé. Et de poursuivre : « Face à cette réalité, le concept de la justice climatique trouve toute sa légitimité notamment dans les accords et les conventions internationales». Dans ce sens, Kamal Lhabib pense que le travail de la société civile durant les travaux de la COP22 devrait consister à rendre les conventions signées contraignantes pour les Etats signataires, à intégrer l’approche de droits de l’Homme et à faire participer les catégories touchées par les changements climatiques.
Cependant, il estime que la tâche sera ardue vu les blocages et l’indifférence du gouvernement ainsi que celui de certains acteurs locaux (élus, syndicalistes, autorités locales…) qui ont du mal jusqu’à présent à intégrer la problématique climatique dans l’espace local. « La COP22 va durer une semaine mais nous voulons que cette dynamique amorcée il y a peu de temps dans le domaine de la préservation de l’environnement au Maroc perdure », a-t-il conclu.
Pour sa part, Mohamed Ben Abdelkader, universitaire, a expliqué le concept de « l'écologie politique » qui insiste sur la prise en compte des enjeux écologiques dans l'action politique et dans l'organisation sociale. Selon lui, ce concept est devenu un enjeu crucial vu les changements climatiques en cours. «L’écologie politique est devenue l’unique et la véritable alternative qui a une certaine crédibilité pour faire face aux changements climatiques», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «Les adeptes de ce concept estiment qu’il y a une crise environnementale qui exige la mobilisation de toutes les énergies et que faire face à cette crise passe par la solidarité entre les Etats et les acteurs ».
Pourtant, l’intervenant a tenu à préciser que ce concept n’a rien d’innocent et qu’il est traversé par plusieurs courants de pensée qui n’ont pas le même diagnostic et les mêmes outils d’analyse. « Au sein de la nébuleuse écologiste, il y a plusieurs courants qui peuvent aller jusqu'à à dire la chose et son contraire notamment dans les pays occidentaux », a-t-il noté.
Concernant la relation entre l’écologie politique et le socialisme, Mohamed Ben Abdelkader a expliqué que l’histoire de la gauche a toujours été celle de la défense de la classe laborieuse dans sa relation avec le capital et que la problématique climatique a été secondaire. Mais, il a néanmoins estimé, que la gauche a toujours combattu les disparités sociales et son expérience dans le domaine de la régulation du marché et de l’Etat providence peuvent servir d’exemple en matière de préservation de l’environnement.