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Ce sont toutes ces préoccupations et bien d’autres qui ont suscité l’intérêt de l’Association «Eau et énergie pour tous» qui s’apprête à fêter à sa manière la Journée mondiale de l’eau. Ainsi et en partenariat avec l’Association développement sans frontières et l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum er Rbia, elle organise les 22, 23 et 24 courant une grande manifestation à Béni Mellal. L’objectif étant la sensibilisation au déficit hydrique qui menace réellement le pays. L’accent sera mis également sur le cadre juridique notamment la mise en œuvre de la loi 10/95 sur l’eau. Afin de mettre la lumière sur toutes ces carences bon nombre d’experts dans le domaine ont répondu à l’invitation de l’association.
Cet état de fait que vit le Maroc est dû en grande partie à sa situation géographique. En effet le Royaume se distingue par un climat fortement contrasté avec une pluviométrie très irrégulière dans l’espace et dans le temps. De ce fait, ses ressources naturelles en eau sont parmi les plus faibles au monde. En effet, le potentiel des ressources en eau naturelles, est évalué à 22 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de 730 m3/habitant/an. Plus de la moitié de ces ressources sont concentrées dans les bassins du Nord et le Sebou.
Cette rareté de l’eau prend en otage le développement du pays, et menace même sa survie. Les statistiques officielles du Haut commissariat aux eaux et forêts reflètent la baisse drastique des ressources hydriques sur plusieurs décennies. En 1980, près de 2.500 m3 étaient disponibles pour chaque Marocain. Ce chiffre est passé à 1.010 m3 en 2000 puis à 720 m3 actuellement. Et la situation est loin d’être stabilisée, puisque les prévisions des eaux et forêts soulignent de nouvelles baisses à l’horizon 2020 qui devraient atteindre 49% par rapport au taux enregistré en 2000. Des chiffres qui font froid au dos et qui sont dus au déficit pluviométrique. La situation est plus que préoccupante et débouche sur des prévisions fort alarmantes : une diminution des précipitations de 14% en 2030, 13 à 30% en 2050, et 21 à 36% en 2080. Tous les efforts sont donc concentrés sur une bonne gestion des ressources hydriques. C’est dans ce cadre que se place la politique des barrages entreprise par le Maroc sous le règne de Hassan II. Cela s’est traduit par la construction de 130 grands barrages avec une capacité de stockage de 17.000 hectomètres cube. Des infrastructures qui favorisent l’accès à l’eau potable et qui constituent des remparts contre les inondations.
Mais toutes ces initiatives, fort louables du reste, demeurent insuffisantes. En effet une étude a démontré que le Maroc risque de manquer d’eau dans les décennies à venir. A part les raisons liées à une pluviométrie faible, un énorme gaspillage est à déplorer. Ainsi, sur les 13 milliards de m3 d’eau de surface mobilisables par an, 8,8 milliards se perdent, soit par évaporation, soit en se déversant dans la mer, ou encore à cause de fuites existantes au niveau des réseaux de distribution d’eau potable.