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Le même document indique que le Maroc fait partie des 81 pays hôtes qui ont assisté 19.088 migrants originaires de 136 pays dans le cadre du programme ARVR entre le 1er avril et 30 juin 2017. Les hommes représentent 70% des bénéficiaires contre 30% pour les femmes et 24% pour les enfants. Le nombre de personnes identifiées comme victimes du trafic humain ne dépasse pas 0,8%. Les Albanais arrivent en tête du classement par nationalités des personnes bénéficiaires de l’ARVR suivis par les Irakiens et les Ethiopiens. Il s’agit de migrants qui doivent rentrer chez eux mais qui n’en ont pas les moyens et notamment des personnes dont la demande d’asile a été rejetée ou retirée, des migrants en détresse, des victimes de la traite et des autres groupes vulnérables dont les enfants migrants non accompagnés ou ceux ayant des besoins en matière de santé.
Selon les chiffres du ministère délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration, l’année 2015 a été marquée par la prise en charge de 1.500 migrants irréguliers contre 1.000 en 2014. Sur la totalité des bénéficiaires, la part des hommes assistés est importante par rapport à celle des femmes. En règle générale, il s’agit d’adultes avec une moyenne d’âge de 27 ans. Une grande part de ces retours est motivée par les conditions de vie difficiles au Maroc et, principalement, par le faible taux d’accès au marché du travail.
La répartition des bénéficiaires de ces retours volontaires depuis le Maroc indique que 36 nationalités ont bénéficié de ce programme. Les Sénégalais arrivent en tête avec 5.916 personnes suivis des Nigérians (3.893), des Maliens (2.643), des Camerounais (2.109) et des Guinéens (1.954). Les Ivoiriens se positionnent à la 6ème place avec 1.682 départs suivis des Congolais (902) et des Gambiens (650).
A signaler, par ailleurs, que le bulletin de l’OIM précise que le nombre de migrants concernés par l’ARVR a été en baisse au 1er semestre de 2017 en comparaison avec la même période de 2016. Une diminution qui trouve son explication dans la baisse du volume de migrants bénéficiaires de l’ARVR au sein de l’UE et en Suisse ainsi que dans des facteurs à caractère structurel et contextuel ayant changé d’un pays à un autre. L’OIM cite la baisse du nombre d’arrivées, l’augmentation de celle des migrants en situation de vulnérabilité, les réformes des politiques nationales de migration et d’asile et le resserrement des critères d’éligibilité.
Mais peut-on vraiment parler de retours volontaires ? s’est demandée la journaliste Kristy Siegfried, du site IRIN News, réseau d’information rattaché au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU. Selon elle, plusieurs chercheurs se demandent si l’on peut réellement qualifier ces retours de «volontaires», puisque l’autre alternative proposée consiste souvent en la détention ou la déportation. Parmi ces chercheurs, Megan Bradley de l’Université canadienne McGill affirme qu’il est important de comprendre que le rôle joué par l’OIM dans les retours s’inscrit dans le contexte d’un régime d’asile ayant une définition étroite de ce qu’est un réfugié. «Je pense qu’il est important de tenter de comprendre la façon dont les Etats membres et les autres agences utilisent l’OIM pour faire le travail que personne d’autre n’en veut».
Quant à Kristy Siegfried, elle rappelle que la réputation de l’OIM a, sans doute, été particulièrement mise à mal par son implication dans le programme désastreux mis en œuvre par l’Australie et visant à réinstaller au Cambodge les demandeurs d’asile hébergés dans le centre d’accueil de l’île de Nauru. L’OIM s’est vu confier la responsabilité de fournir des services de soutien aux cinq réfugiés ayant accepté d’être réinstallés dans le pays des Khmers. «L’Australie, l’un de nos pays membres, a demandé à notre bureau de Phnom Penh de faciliter la réinstallation de ces personnes. A Nauru, toutefois, très peu de réfugiés ont manifesté un intérêt pour le programme. Avec le recul, on peut dire que cela n’a pas fonctionné. Ils ont presque tous fini par décider de rentrer chez eux», a dit à IRIN le directeur des communications de l’OIM, Leonard Doyle, à propos dudit programme. «Nous ne cherchons pas à faire la leçon aux Etats membres ou à nous montrer peu coopératifs pour faire valoir notre point de vue», a-t-il conclu.