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La circulaire du ministère de l’Education nationale qui avait annoncé l’interdiction provisoire aux enseignants du public d’exercer dans le secteur privé n’a pas eu longue vie. Normal puisqu’elle était provisoire dirait l’autre. Devant l’intransigeance de Mohamed El Ouafa qui a crié haut et fort que la décision d’interdiction était irrévocable, on avait entendu Benkirane contredire gentiment son ministre de l’Education nationale lors d’un Conseil de gouvernement en affirmant que les enseignants pourront collaborer dans le privé à condition de respecter les règlements en vigueur. Une réglementation qui existait depuis belle lurette et que l’arrêté 12x299 du 04 septembre du ministre El Ouafa a provisoirement annulée. Dès lors, on est à s’interroger qui des deux il fallait croire. Est-ce Mohamed El Ouafa qui a réaffirmé que sa décision d’interdire aux enseignants du public d’assurer des heures supplémentaires dans les établissements privés est irrévocable, ou bien le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui a affirmé, dans une déclaration télévisée, que les enseignants du public peuvent travailler dans les écoles privées? Une autre énigme qui trouve sa réponse dans le manque d’homogénéité et de cohésion au sein du gouvernement Benkirane qui n’est pas à sa première bévue du genre. On se rappelle le désaccord récent entre Choubani et quelques ministres au sujet de leur absence dans l’Hémicycle.
Devant cette contradiction, on s’est dit wait and see et une fois la rentrée effectuée, on verra qui des deux hommes avait raison. Aujourd’hui, 266 établissements, concernés par cette question, ont demandé l’autorisation d’employer des enseignants au sein de leurs écoles. Le nombre d’enseignants qui ont déjà déposé leurs demandes d’autorisation est de 5600. Il leur sera permis d’effectuer 8 heures de cours dans les établissements privés. Ces derniers ne doivent pas dépasser le seuil de 20% de l’effectif total provenant du public. Le nombre de demandeurs d’autorisations d’exercer dans le privé va certainement s’accroître et d’autres établissements viendront grossir la liste d’écoles désirant d’engager des enseignants du public.
Ce qui est sûr, c’est que cette question des heures supplémentaires n’est que l’arbre qui cache la forêt du malaise de notre enseignement. La crise est plus profonde et les rapports des commissions déléguées par El Ouafa à travers le Royaume pour recenser les dysfonctionnements, les besoins et les anomalies de notre école vont certainement surprendre nos responsables au niveau central. Pourvu que ces rapports reflètent la réalité des choses. Et la réforme ? On attend toujours l’installation du fameux Conseil supérieur de l’éducation et de la formation qui tarde à voir le jour.