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Un triste bilan après un mois d’avril noir marqué par la mort de sept personnes et 14 blessées dans le renversement d'un autocar dans les environs de la ville d’Ouarzazate et le drame de Tan Tan qui a fait 34 morts après la collision d’un bus avec un camion avant de prendre feu.
Des chiffres qui font fondre comme neige au soleil les bilans rassurants de la direction du transport routier et de la sécurité routière relevant du ministère de l'Equipement, du Transport et de la Logistique qui indique que la tendance est à la baisse et que les accidents de la route sont en «net recul».
Pis, ces statistiques remettent en cause le discours de Najib Boulif, ministre délégué en charge du Transport et Aziz Rabbah, ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique sur les efforts déployés par son département afin d’inverser la tendance à la hausse du nombre de tués de la route.
En effet, le gouvernement n’a pas cessé de répéter à qui veut l’entendre que la sécurité routière fait l’une de ses priorités et qu’il compte mettre fin à cette hécatombe qui fait annuellement près de 4.000 morts et cause des dégâts matériels estimés à 14 milliards de dirhams, soit environ 2% du Produit intérieur brut (PIB).
Ainsi nombreux sont ceux qui se demandent quel bilan ou plutôt quels sont les premiers résultats de la stratégie nationale mise en place par l’Exécutif pour lutter contre ce fléau. S’il est vrai qu’elle a réussi à inverser la tendance à la hausse du nombre de tués de la route en 2014, pourquoi ce dispositif a-t-il atteint ses limites en 2015 ? Qu’en est-il également des annonces de Najib Boulif plaidant pour un changement radical dans la réflexion sur la sécurité routière et de la prévention des accidents de la route après le lourd bilan de mortalité routière enregistré au cours du mois d’avril dernier ? Est-ce que la signature d’accords de partenariat dans le domaine de la sécurité routière au niveau de 12 villes qui enregistrent le plus grand nombre d’accidents routiers, tout en tenant compte des spécificités de chaque ville suffit-elle à enrayer ce fléau? Et ces partenariats pourront-ils changer la donne ou connaîtront-ils le même sort que les campagnes de sensibilisation mobilisant des ressources financières importantes sans donner pour autant les résultats escomptés?
Last but not least, qu’en est-il du bilan des mesures prises par Abdelaziz Rabbah qui a annoncé il y a deux ans la mise en place d'une cellule de réflexion sur les moyens de lutter contre ce fléau, au lendemain de l’un des pires accidents d'autocar de l'histoire du Maroc, qui a fait 42 morts? Silence radio. Le gouvernement et son ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique trouvent plutôt opportun d’évoquer leurs soi-disant réformes entreprises dans d’autres domaines. La vie et la sécurité des citoyens semblent le cadet de leurs soucis.