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La rage est une maladie virale causée par un virus (du genre Lyssavirus) qu’on retrouve dans la salive de l’animal malade, et donc la transmission se fait, le plus souvent, par contact avec la salive de l'animal infecté, après une morsure ou une griffure profonde.
Parmi les animaux susceptibles de transmettre la rage, les chiens sont les plus dangereux car ils sont principalement à l’origine des cas mortels de rage humaine et représentent jusqu’à 99% des cas de transmission à l’homme. Chaque année, l’attention est portée sur ce fléau à travers la Journée mondiale de lutte contre la rage célébrée tous les 28 septembre.
En 2016, une table ronde a été organisée par l’ONSSA en partenariat avec l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II pour débattre de la problématique de la rage et au cours de laquelle, le directeur des services vétérinaires de l'ONSSA, Abderrahman El Abrak, a rappelé que plus de 300 cas de rage sont enregistrés annuellement chez les animaux au Maroc, et une vingtaine de cas de décès chez l’homme sont recensés régulièrement dans le Royaume.
Cette table ronde avait été aussi l’occasion pour parler des 3 axes principaux d’une stratégie élaborée par les services sanitaires et vétérinaires : le premier axe porte sur la vaccination des chiens à propriétaires, sachant que l’ONSSA organise annuellement une campagne de vaccination gratuite au profit des propriétaires de chiens, surtout dans le milieu rural, afin d’arrêter le cycle du virus et éviter la propagation de la maladie entre les chiens. Le deuxième axe concerne l’abattage des chiens errants considérés comme les principaux vecteurs de transmission de la maladie. Enfin, le troisième axe consiste en la sensibilisation des citoyens du danger de cette maladie qui touche davantage le milieu rural avec 81% des déclarations moyennes de cas de rage entre 2004 et 2010, selon l'ONSSA.
Toutefois, l’idée d’abattre les chiens errants a fait des ravages. En effet, les autorités municipales marocaines abattent et empoisonnent chaque année des chiens errants. Par exemple à Ksar El Kébir, durant les nuits du 22 au 25 mars 2016, les habitants avaient assisté à l’abattage de chiens, tués par balles en pleine rue et leurs cadavres ont été mis dans des camions-bennes et jetés ensuite on ne sait où (généralement dans des dépotoirs publics), à la proie de charognards qui auraient très bien pu contracter le virus mortel et le transmettre à leur tour.
L’opération avait été annoncée quelques jours auparavant par la mairie évoquant l’abattage de chiens errants pour des "problèmes de santé publique et de sécurité des habitants". Cette barbarie avait scandalisé l’opinion publique et plus particulièrement l’Association marocaine de défense des animaux et de la nature qui avait été reçue, en avril 2016, à l’ambassade du Maroc à Paris, pour dénoncer de telles opérations et proposer des solutions à la fois moins cruelles et plus durables.
Protéger les citoyens de la rage, c’est d’abord protéger les animaux qui nous entourent de cette infection. Cela dit, avoir recours à des actes indignes comme l’abattage des chiens est loin d’être une solution efficace contre la rage. La vaccination et la stérilisation en premier lieu des chiens et chats errants constituent des solutions rationnelles et une stratégie à même d’éradiquer ce fléau.