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"Avec seulement 18 hommes, il a nettoyé les rues de la ville de Ben Jawad", pourtant acquise au régime. Au plus fort du conflit, sa tête aurait été mise à prix par le camp gouvernemental. "Sur le front, personne n'avance avant qu'il ne bouge. Nous avons une confiance aveugle en lui", vante Marimi, qui lui-même jouit pourtant d'une réputation de grand courage. Une épaisse barbe noire sur un profil d'aigle au teint mat, un keffieh jaune et bleu noué autour du crâne, l'homme est avenant, mais ne sourit guère."Je n'aurais jamais pensé que j'aurais un jour à tenir une arme ou tuer un homme", assure à l'AFP Selim Nabous, de retour de l'un de ses raids quotidiens de reconnaissance sur la ligne de front, au contact des lignes pro-Kadhafi.
"Maison, travail, mosquée: je vivais normalement jusqu'au jour du 17 février où nous avons vu le sang couler dans les rues", se remémore ce secouriste dans une entreprise de construction."Nous avons commencé le combat à quatre, avec un seul fusil (...). A Ajdabiyah (est), nous avons tué 19 soldats pro-Kadhafi, saisi 23 kalachnikovs et 2 RPG, c'est comme ça que tout a commencé". Avec ces premiers compagnons de lutte, Selim créé la "katiba des martyrs de Zenten", aujourd'hui l'une des unités de volontaires civils les plus combatives des forces pro-CNT, au sein de laquelle il est en charge des équipes d'éclaireurs. "Notre unique agenda est la liberté pour la Libye. Les Libyens méritent une vie meilleure que ces 42 dernières années de dictature, je veux une bonne éducation pour mes enfants, la sécurité dans la rue, jouir de mes droits et de ma religion", plaide cet homme de 38 ans. "Il n'y a pas de radicalisme, pas d'extrémisme dans notre révolution", affirme-t-il. Dans cette armée de volontaires, mélange d'armée du peuple et d'armée mexicaine, les chefs comme Selim Nabous sont respectés pour leurs faits d'armes, leur bravoure, et non pour le nombre de barrettes sur leurs épaulettes. Rien d'ailleurs dans l'apparence ne les distingue du commun des combattants, si ce n'est l'admiration qu'ils inspirent, et parfois le pistolet à la hanche sous leur uniforme dépareillé ou leur tenue civile. Au côté des patrons de la katiba de Zenten, et des chefs militaires d'une dizaine d'autres brigades déployées sur le front de Syrte, Selim Nabous prépare aujourd'hui l'offensive sur la ville natale du colonel Kadhafi, l'un des derniers points de résistance des forces du régime déchu. "Moustapha Abdeljalil (président du CNT) nous a demandé de respecter une trêve d'une semaine pour donner une chance à la négociation et éviter un bain de sang. Nous lui obéirons, même si cela donne le temps à l'ennemi de se réorganiser", reconnaît-il.
"On parle beaucoup de Syrte, à cause du battage médiatique autour des messages de Kadhafi. Mais c'est Brega qui fut la mère de toutes les batailles. La prise de Syrte ne sera qu'une question de jours", promet le chef rebelle.
"Et pourtant, ce ne sera pas là encore la victoire, car Kadhafi n'est pas fini", prévient-il: "Nous avons un désert de la taille de l'Europe, avec des armes et des mercenaires partout, là est la plus grande menace".