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Pour le chef de la diplomatie marocaine, il est tôt pour se prononcer sur cette affaire puisqu’elle est encore devant la justice espagnole. Selon lui, il faut attendre le jugement en appel pour prendre position. En attendant, il a indiqué que l’Etat était présent dès les premiers jours du drame et qu’il a désigné trois avocats pour assister les victimes devant la justice.
Le ministre a également affirmé que les services consulaires des Iles Canaries ont rendu à plusieurs reprises visite aux rescapés et ont rapatrié la dépouille de l’un des naufragés.
Pourtant, une question s’impose : pourquoi a-t-il attendu si longtemps pour se rendre sous la Coupole, lui qui a brillé par son absence en ne faisant aucune déclaration sur la question ? Pire encore, c’est Abdellatif Maâzouz, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger qui a été chargé de répondre aux élus de la nation un mois après le naufrage de la patera en question. Une intervention qui n’avait rien de spécial puisqu’il n’avait rien trouvé de bon que de raconter l’histoire de ce drame dont tout le monde a pu prendre connaissance à travers la presse.
« On a saisi le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération à plusieurs reprises et cela depuis le mois de décembre 2012. Mais ce dernier n’a pas jugé bon de répondre à notre demande », nous a indiqué Roukia Derham, députée USFP et membre de ladite commission. Pour elle, la position du ministre est un élément révélateur d’une mauvaise communication du gouvernement sur cette question. « L’Exécutif a mal communiqué sur ce drame et cela depuis le début. Une démarche lourde de conséquences. En évitant une pareille posture, beaucoup de problèmes auraient pu être évités», nous a-t-elle confié.
Des propos que partagent beaucoup d’observateurs qui estiment que la communication du gouvernement a été désastreuse. En effet, l’Exécutif a opté pour une stratégie du silence et refusé de communiquer sur le sujet en pariant sur le fait que la pression médiatique pourrait être de courte durée. Pour certains experts en communication, la démarche du gouvernement trouverait son explication dans le fait que ce dernier a considéré les informations détenues par la diplomatie marocaine comme des éléments qui risqueraient d’apparaître comme provocateurs et participer à nourrir une spirale de polémiques publiques qu’il conviendrait de désamorcer dès le début.
Cette stratégie s’est révélée peu payante vu l’évolution qui a marqué cette affaire. Notamment après la diffusion via Internet de la vidéo du Service intégral de surveillance extérieure (SIVE), montrant le navire de la Guardia civil heurtant de plein fouet l’embarcation des migrants marocains.
Cependant, le chef de la diplomatie marocaine sera peut-être dans l’obligation de donner plus d’explications aux parlementaires au cours de la semaine prochaine puisqu’ils ne manqueront pas de lui poser les incontournables questions qui fâchent. « On va interroger le ministre sur l’indemnisation des familles des victimes et sur les mesures qu’il a envisagées pour que ce genre de drame ne se reproduire plus », nous a affirmé Nouzha Skalli, représentante du PPS au sein de ladite commission parlementaire.