Vainqueur du 10.000 m aux JO de Barcelone et double champion du monde de cross-country, Skah faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la Norvège pour violences et menaces contre son ex-épouse norvégienne et leurs deux enfants.
"Nous allons demander son extradition de France vers la Norvège", a déclaré à l'AFP une responsable juridique de la police d'Oslo, Trine Krok.
Le renseignement intérieur norvégien (PST) a dit s'intéresser également à lui pour des propos menaçants à l'encontre de responsables locaux.
"Mon client a toujours rejeté les accusations à son encontre", a réagi son avocat, Me Brynjar Meling.
L'athlète souhaite s'expliquer, selon son avocat, qui ignore toutefois s'il contesterait une éventuelle procédure d'extradition.
Skah a été arrêté à l'aéroport d'Orly alors qu'il devait participer à une manifestation sportive à Chartres (ouest de Paris), selon une source proche du dossier.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2006 et 2007. Le couple s'est séparé depuis et se dispute la garde des enfants, dont chaque parent a obtenu la garde devant la justice de son pays.
En 2009, l'ex-épouse de l'athlète, Anne Cécile Hopstock, avait fait rapatrier clandestinement les deux enfants du Maroc avec l'aide de deux militaires norvégiens, qui agissaient sur leur temps libre selon Oslo.
Soutenu par les autorités marocaines et sa fédération qui suit "de très près" le dossier, a souligné jeudi son président, Skah accuse l'ambassade de Norvège à Rabat d'avoir "enlevé" les enfants et d'avoir aidé leur mère à les exfiltrer "illégalement".
La Norvège reconnaît les avoir temporairement accueillis dans la résidence de l'ambassadeur, estimant que leur sécurité était menacée, mais assure n'avoir joué aucun rôle dans leur sortie du territoire.
Les deux enfants, Selma, née en 1993, et Tarik, en 1996, vivent aujourd'hui à une adresse secrète en Norvège avec leur mère. En février 2010, ils avaient nié avoir été enlevés, au micro d'une télévision norvégienne.
La Fédération Royale d'athlétisme suit "de très près" la situation de Khalid Skah, ancien champion olympique marocain interpellé la veille à Paris dans un imbroglio diplomatico-juridique avec la Norvège, a indiqué jeudi à l'AFP son président, Abdeslam Ahizoune.
"Je ne souhaite pas commenter une affaire qui serait entre les mains de la justice. Mais, sur le principe, nous sommes attentifs à ce qui pourrait arriver à cet athlète, même si cela a l'air d'être une affaire privée", a déclaré M. Ahizoune à Paris.
Il se trouve depuis 2007 au coeur d'un imbroglio juridique entre le Maroc et la Norvège, en raison d'un différend avec son ex-épouse norvégienne, Anne Cécile Hopstock, sur la garde de leurs deux enfants.
Khalid Skah "fait partie de la grande famille" de l'athlétisme et a "bien évidemment gardé des liens avec la Fédération, et c'est pour cela que nous suivons de très près", notamment afin de savoir "comment il vit ce moment difficile", a souligné le président de la FRMA.
"Nous verrons le moment venu les actions à entreprendre (...). C'est une grande figure de l'athlétisme national et mondial", a-t-il ajouté.