-
Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des conseillers. Essalek El Moussaoui : Nécessité cruciale de l’agrandissement du port de pêche de la ville d’El Marsa
-
Le chercheur marocain Abdellah Boudad remporte le Prix de la Ligue des Etats arabes pour le droit et la justice
-
Interdiction par Israël des activités de l’UNRWA : Le Conseil de la Ligue Arabe tient une réunion extraordinaire
-
Plaidoyer pour la promotion de législations et politiques publiques de santé inclusives en faveur des migrants et réfugiés
-
Propriété intellectuelle et œuvres générées par l'IA
A 15h45, un quart d’heure après l’horaire prévu, Ghellab fait son entrée et s’installe sur le perchoir. Les bancs des ministres sont désespérément vides. Ceux démissionnaires parce qu’élus députés, eux, ont trouvé place auprès de leurs pairs. Ce mercredi, et contrairement à la séance qui avait vu l’élection du candidat de la majorité à la présidence de la Chambre des représentants, le chef de gouvernement désigné s’est fait porter pâle.
En prélude à l’élection des membres du jour –l’ordre du jour de la séance- il annonce la liste des 8 groupes parlementaires ainsi que les noms de leurs présidents.
Premier point d’ordre et la polémique fut. Depuis les travées de l’opposition, un député du Parti authenticité et modernité bondit pour protester contre la formation d’un groupe parlementaire constitué de trois partis politiques. «C’est une violation de la Constitution qui interdit le nomadisme», s’époumone-t-il. Cet élu de la Nation fait référence au PPS et ses 18 députés et qui, pour constituer un groupe parlementaire (le minimum requis est de 20 parlementaires), a appelé en renfort deux députés, l’un du Front des forces démocratiques et l’autre du Parti de la liberté et de la justice.Réaction immédiate du président du groupe parlementaire du parti visé, le PPS : « Il ne s’agit pas de nomadisme ici. Rien n’interdit à trois partis politiques de former un groupe commun tout en gardant leur propre étiquette partisane. Les trois secrétaires généraux des trois partis en question ont d’ailleurs une charte dans ce sens et ont écrit une lettre au président de la Chambre des représentants. De plus, rien n’empêche ceux qui trouvent à y redire de saisir le Conseil constitutionnel. Quant au nomadisme, on en connaît les champions ici », réplique Rachid Roukbane, tête de liste des jeunes du PPS.
De l’autre côté de l’hémicycle, une voix s’élève. L’un des quatre députés du Parti travailliste de Benatik profite de la brèche ouverte pour s’engouffrer dans la polémique et crier à la trahison : « Notre groupe n’a pas été cité ! » s’indigne-t-il. La non rationalisation du champ politique a encore de beaux jours devant elle…
Les islamistes au secours des anciens communistes
Dans la tourmente d’une vraie fausse polémique aux accents stériles, le PPS n’est pas seul dans l’arène. Image (rare) d’une majorité solidaire, le président du groupe des députés islamistes, Abdelaziz Omari, vole au secours des anciens communistes. «Il faut différer un tel débat et attendre l’adoption d’un nouveau règlement intérieur».
Le président du groupe parlementaire du PAM ne l’entend pas du tout de cette oreille. Abdellatif Ouahbi, en bon avocat, a l’habitude des sorties fracassantes. Le député est dans l’opposition et il entend le faire savoir, bruyamment. «A chaque fois qu’il y a un problème et matière à débat, on nous rétorque qu’il faut aller devant le Conseil constitutionnel. Dans ce cas, fermons le Parlement et allons en demander la clé au Conseil constitutionnel», s’écrie-t-il. Puis il évoque le fléau du nomadisme. Mal lui en prit. Il est immédiatement hué par les députés istiqlaliens. Le président Ghellab est visiblement débordé. Il tente de remettre de l’ordre pour que sa première séance ne se transforme pas en un remake du «Titanic».
Depuis les travées de l’opposition, l’Union socialiste des forces populaires tend une perche salutaire. «Ce problème a été tranché ce matin lors de la conférence des présidents. Et un consensus a été adopté sur la question. Nous étions tous d’accord que ce Parlement ne partait pas de zéro et que nous allions également nous appuyer sur ce qui se faisait avant », déclare Abdelhadi Khairate en faisant allusion au nombre minimal de députés pour former un groupe parlementaire ainsi que le regroupement de partis pour en former un. Une perche tendue au PPS, l’allié de gauche, que Karim Ghellab s’empresse de saisir pour relancer SA séance. Il récapitule, argumente, rappelle que ce point avait été tranché quelques heures plus tôt. « La liste des 8 groupes parlementaires va être publiée dans le Bulletin officiel et sur le site électronique de la Chambre des représentants », conclut-il. A 16h25, il peut enfin annoncer le début du vote des 13 membres du bureau de la Chambre basse qui figurent dans une liste bloquée et qui ont été choisis conformément au principe de la représentativité proportionnelle des partis qu’ils représentent. Sans surprise, il sera flanqué d’un premier et d’un deuxième vice-président de la majorité, issus du PJD et de l’Istiqlal. L’Usfpéiste Abdelali Doumou est 5ème vice-président et, enfin, trois femmes font leur entrée au bureau.