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La préparation du 9ème Congrès de la famille politique d’Abdelouahed Radi est loin d’avoir phagocyté celle de la rentrée politique. Au Parlement, les Usfpéistes attendent de pied ferme le gouvernement Benkirane. « La loi de Finances 2013 constituera le test de vérité d’un gouvernement qui a jusque-là pratiqué une politique à reculons et ce dans tous les domaines. Le dernier exemple en date réside dans l’emprunt international que contracte le Maroc qui signifie la fin de la souveraineté économique que le chef du gouvernement n’a pas arrêté de défendre il y a quelques semaines à peine ! » s’exclame Habib El Malki.
Les socialistes marocains le disent haut et fort : la rentrée politique a sonné l’heure des comptes que doit rendre l’Exécutif. « Ce gouvernement doit s’expliquer sur son absence durant tout l’été. Il doit également s’expliquer sur ses contradictions et son absence de cohésion. La rentrée est l’occasion pour Benkirane et ses troupes de clarifier leurs positions et de nous dire si nous avons réellement affaire à un gouvernement a minima ou à autre chose », déclare le député USFP de Bejaad.
Si Abdelilah Benkirane et son gouvernement sont attendus de pied ferme à la Chambre des représentants, l’ambiance est tout autre chez les conseillers. A la deuxième Chambre, la rentrée s’annonce en pointillés : personne n’est en mesure de dire aujourd’hui quel sera le sort du tiers sortant dont le mandat est arrivé à terme. 90 députés dont personne ne sait s’ils feront ou pas leur rentrée. « C’est le grand point d’interrogation, la colle politique du moment », lance à peine amusée cette parlementaire battant pavillon USFP.« Résultat, la Chambre haute est suspendue à une décision que personne ne semble pour le moment avoir prise.
Une rentrée en pointillés
pour les conseillers
et son tiers sortant
Les commissions parlementaires ne se réunissent pas alors que les propositions de loi attendent d’être débattues. Pourquoi le gouvernement tarde-t-il à prendre une décision alors que la rentrée parlementaire aura lieu dans un mois ? A qui profite une telle ambiguïté qui paralyse le travail parlementaire ? », s’interroge ce conseiller de l’opposition
Une rentrée politique qui s’annonce « chaude ». C’est le qualificatif repris en choeur et à l’unisson par tous les représentants de l’opposition contactés par « Libération ».
Depuis les travées de l’opposition, le Rassemblement national des indépendants compte bien interpeller le gouvernement conservateur conduit par le patron des islamistes, A. Benkirane, sur les dossiers chauds d’une rentrée qui s’annonce mouvementée. « Santé, enseignement, emploi, les experts du parti sont à pied d’œuvre pour exiger des réponses concrètes de l’équipe aux commandes du pouvoir », explique le député RNI, Rachid Talbi Alami. Le parti de la colombe a même mis en place une sorte de gouvernement de l’ombre pour mieux travailler sur « des projets alternatifs ». « Nous allons nous concentrer sur les choix stratégiques que fait ce gouvernement », annonce R. Talbi Alami.
Après une rentrée syndicale qui a commencé lundi 10 septembre avec la rencontre du chef du gouvernement avec l’UMT qui a ouvert le bal des réunions qui seront tenues avec les centrales syndicales les plus représentatives, les troupes de l’opposition préparent leur rentrée politique.
Au Parti authenticité et modernité, une réunion entre les deux groupes parlementaires et le bureau politique sera organisée dans les tout prochains jours. « Nous avons bien l’intention de faire une rentrée forte.
On ne peut plus faire autrement », soutient la députée Fatiha Layadi tout en expliquant que sa famille politique continuera dans le même temps l’organisation de ses structures avec notamment l’organisation de congrès régionaux et la création des organisations parallèles dédiées notamment aux femmes et aux jeunes.
Reste enfin la question que tous se posent. Au Maroc, l’opposition parlementaire pourra-t-elle dépasser ses divergences politiques et parler d’une seule voix ? Pas sûr même si celle qui a été la tête de liste nationale PAM en appelle les partis de l’opposition à dépasser leurs « querelles de clocher pour procéder à un minimum syndical de coordination ». « Il n’y a pas une opposition mais quatre oppositions sous la Coupole. Numériquement, et chacun de son côté, nous ne pouvons pas grand-chose pour limiter les dégâts commis par une majorité gouvernementale dans l’incapacité de trouver des solutions à la crise économique profonde que vit le pays. Et c’est cela le plus dangereux », conclut F. Layadi.