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L’identité du “lanceur de chat” attise les tensions islamophobes en FranceAvait-on réellement besoin d’une autre affaire? Dané Pol
Vendredi 7 Février 2014
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“Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai fait le con, je regrette”, a déclaré à l’audience Farid Ghilas. Le jeune homme qui avait été filmé en train de torturer un chaton à Marseille et a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel lundi 3 février. Le procureur a souligné à ce propos “une absence de toute barrière morale” et un “sadisme froid”. Farid Ghilas alias Farid de la Morlette avait été interpellé et placé en garde à vue vendredi 31 Janvier, après la diffusion d’une vidéo sur Internet le montrant en train de jeter un chaton en l’air à plusieurs reprises. On pouvait apercevoir “Oscar”, le petit chat blanc et roux retomber lourdement sur le béton avant d’être projeté de nouveau contre un mur le plus fort possible. Le félin de cinq mois s’en est sorti avec quelques fractures. Le prévenu, auparavant condamné à huit reprises et incarcéré pour faits de violence est désormais l’homme le plus détesté de France sur la Toile et les réseaux sociaux. L’acte barbare de Farid Ghilas s’est vu très rapidement relié aux origines du jeune homme. En est témoin le groupe Facebook “Pour que Farid Ghilas finisse en taule”, peuplé de blagues douteuses et propos racistes. Ce que l’on peut relever à travers les nombreux commentaires, ce sont des dires islamophobes, xénophobes, le traitant de “sale Arabe” ou “jihadiste”. Condamner son acte est primordial, mais relier cela à son origine est une erreur impardonnable. Les comportements tyranniques et violents existent partout, et en grande partie chez les Français, vulgairement appelés “de souche”. Actuellement, trois jeunes sont entre les mains de la justice française pour avoir torturé à mort un agneau. Seulement, dans l’imaginaire collectif, ces individus sont considérés comme “chez eux” et par conséquent leurs actions ont une visibilité moindre. Discuter publiquement de l’origine de Farid Ghilas est alors, incontestablement, une participation à la propagation de la haine. Farid Ghilas n’est pas à défendre, mais le comportement des Français à l’égard de ses origines est nuisible, car l’instrumentalisation de la culpabilité de Farid à des fins racistes est un acte dangereux. Quand bien même le jeune homme n’aurait pas commis cet acte barbare, il resterait en France, pour d’autres raisons, “un sale Arabe”. Selon le rapport annuel de l’Observatoire national de l’islamophobie, les actes islamophobes en France ont enregistré une hausse de 11,3% en 2013. L’organisme a recensé, auprès de la police et la gendarmerie, 226 actes contre les musulmans l’année écoulée. En observant ces chiffres alarmants, on se rend compte que l’affaire du “lanceur de chat” est une aubaine pour tous les islamophobes et défenseurs de la xénophobie.
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