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Pourtant, si les intentions du gouvernement sont bonnes, son approche ne fait pas l’unanimité. En fait, nombreux sont les experts en éducation et les acteurs associatifs qui sont opposés à l’approche pénale et estiment que l’Exécutif a occulté le vrai débat en choisissant la répression pour seule ligne de conduite.
Mohamed Sadouki, chercheur dans le domaine de l’éduction, pense que ce projet déjà annoncé il y a deux ans, prévoit des sanctions pénales exagérées. Notamment contre les élèves du primaire, des collèges et des lycées qui sont encore mineurs et inconscients des risques qu’ils encourent en recourant à la fraude. « On est pour des sanctions pénales mais pas des peines d’emprisonnement. On est plutôt pour des mesures disciplinaires comme le blâme, la privation de toute mention au diplôme, l'interdiction de participer à tout examen pendant deux ans ou l'annulation de l'épreuve entachée de fraude. Les élèves ont besoin de sensibilisation et d’encadrement plutôt que de peines privatives de liberté», nous a-t-il indiqué tout en se demandant si l’approche pénale va résoudre ce problème de fraude ou pas. Car, selon lui, la vraie question est ailleurs. Elle a trait aux causes des fraudes. « Cette question nous renvoie à une autre plus importante et qui concerne les examens eux-mêmes. Est-ce que ces épreuves correspondent bien au niveau des élèves? En effet, on observe une inflation de manuels. A titre d’exemple, les élèves du niveau de sixième année de l’enseignement primaire ont 18 matières (arabe et français confonds) et 250 cours. Comment voulez-vous que des enfants mémorisent autant de données ? », s’est-il demandé. Et de poursuivre : « On a un vrai problème au niveau des méthodes d’apprentissage qui se basent uniquement sur la mémoire et l’apprentissage par cœur et non sur la réflexion et la critique. Et face à cette situation, l’enfant a du mal à tout mémoriser et se trouve contraint de frauder ».
Même évaluation de la part de Hassan Khabous, vice-président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves (FNAPE) qui nous a précisé que la Fédération considère la fraude comme une attitude incivique et inacceptable et qu’elle la condamne. « Il n’est pas acceptable de mettre sur un d’égalité un élève sérieux qui travaille et qui prépare ses examens et un autre paresseux qui use et abuse de la fraude », nous a-t-il déclaré tout en précisant qu’il trouve néanmoins que les peines prévues dans ledit projet de loi sont inadmissibles. « L’objectif de chaque école est de faire émerger des enfants instruits et des acteurs aptes à assumer leurs responsabilités dans le futur et non pas de préparer de futurs criminels », a-t-il déclaré.
Pour lui, l’approche idéale doit être une approche pédagogique et ne pas remédier au pire par du catastrophique. « Les fraudeurs n’ont pas porté atteinte à la liberté d’autrui ni à son intégrité physique ou morale ni même à la sécurité de l’Etat », a-t-il affirmé. Et de conclure: « On est face à un enseignement de mauvaise qualité qui induit des phénomènes sociaux déviants comme la violence, le hooliganisme, la fraude ».