-
SM le Roi, Amir Al Mouminine, se recueille sur la tombe de Feu SM le Roi Mohammed V
-
Le Maroc plaide à Vienne pour une approche multilatérale concertée et coordonnée face au problème mondial des drogues
-
Chambre des représentants : La Commission de la justice et de la législation examine le projet de loi sur la procédure pénale
-
Egalité homme-femme : L'ONU souligne l’apport "important" de la société civile

Pour le ministre, il ne s’agit que d’un simple accident qui s’est soldé par la mort d’une seule personne, la disparition de six autres et l’arrestation de 15 jeunes dont deux mineurs. Autrement dit, il s’agit d’une aventure qui a mal tourné pour 25 clandestins comme les centaines d’autres qui périssent ou disparaissent en pleine mer.
Et qu’en est-il de la thèse de l’acte prémédité, défendue par plusieurs rescapés de ce drame qui ont affirmé que leur patera a été fauchée de plein fouet et avec préméditation par le bateau de la Guardia civil espagnole ? Abdellatif Maâzouz ne pipe mot. En contrepartie, il a choisi d’évoquer l’aide et le soutien apportés par l’Etat marocain aux 15 personnes arrêtées et les démarches entreprises pour le rapatriement du corps de l’une des victimes dont il ignore même le prénom et qui le confond avec celui de son frère résidant aux Iles Canaries.
Pourtant, Abdellatif Maâzouz a esquivé les questions qui dérangent. Ainsi, le ministre n’a-t-il pas expliqué aux représentants de la nation pourquoi le gouvernement a attendu plus d’un mois pour s’exprimer sur ce drame. Le ministre n’a pas non plus indiqué pourquoi ce même gouvernement ne s’est pas constitué partie civile dans l’enquête diligentée par les autorités des Iles Canaries et pourquoi il a gardé le silence sur l’expulsion des 15 personnes arrêtées et considérées comme des témoins clés dans cette affaire.
Pire, le ministre n’a même pas justifié pourquoi il a répondu à la place du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération censé être le premier à prendre en charge ce dossier. En effet, Saâd Eddine El Othmani a brillé par son absence puisqu’il n’a fait aucune déclaration sur la question.
Du côté de la famille du défunt Ali Boulid, c’est la stupéfaction. Pour elle, les propos du ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger sont truffés de contradictions. C’est le cas de ses allégations sur le rapatriement du corps d’Ali.«Les déclarations du ministre sont fausses puisque voici près d’un mois qu’on essaie de rapatrier la dépouille du défunt, mais en vain. Ayant contacté à plusieurs reprises le consul marocain aux Canaries, on a eu droit à la même réponse. Il nous a affirmé qu’il n’a pas encore reçu d’instructions dans ce sens de la part du ministère des Affaires étrangères », nous a révélé Hamid Boulid, frère du défunt en ajoutant que c’est la famille qui entreprend les démarches nécessaires et non ce ministère. « C’est nous qui appelons quotidiennement les services consulaires aux Iles Canaries pour savoir où en est ce dossier. Dire le contraire n’est que mensonge », nous a-t-il confié. Hamid Boulid va plus loin. Il se demande pourquoi l’Exécutif a préféré passer sous silence ce drame et de ne pas l’avoir au moins médiatisé. « Il y a embargo sur cette affaire de la part de l‘Etat et de certains médias. Une situation qui m’intrigue et qui me pousse à me poser la question suivante: est-ce que les 25 victimes de ce drame ne sont pas des citoyens marocains comme les autres? », s’est-il interrogé à ce propos.