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C’est la question de la liste nationale et du seuil électoral qui catalysent tous les reproches. Cherqaoui propose un seuil de 3% pour la liste nationale qui comprendrait femmes et jeunes de moins de 35 ans. Le seuil des listes locales serait, quant à lui maintenu à 6%.
Pour les socialistes marocains, c’est tout à fait inacceptable. « Nous sommes en train d’assister à une régression par rapport à un acquis formidable arraché de haute lutte par les femmes de ce pays. D’ailleurs l’image du pays a changé grâce aux avancées réalisées sur la question féminine. L’USFP ne saurait accepter un tel recul. Dans notre mémorandum, nous demandons une liste nationale dédiée aux femmes avec un seuil de 8%. Le seuil de 6% de la liste locale, lui, ne pose pas de problème », explique un ténor usfpéiste.
Au chapitre de la représentativité des jeunes, la réponse de l’USFP se fait plus nuancée. Ceux et celles de l’USFP affirment, main sur le cœur, ne pas être contre l’entrée de la jeunesse marocaine sous la Coupole mais refusent d’être « prisonniers d’une seule modalité ». Il y a, expliquent-ils, plusieurs manières de faciliter l’élection des 35-40 ans.
Dans les rangs militants du parti aux destinées duquel préside Abdelouahed Radi, on est prompts à tirer la sonnette d’alarme. Les dernières propositions du ministère de l’Intérieur, grand ordonnateur des élections législatives anticipées, prêtent à inquiétude. C’est la démocratie qui est mise en danger, soutient cet usfpéiste de la première heure. « On ne peut pas s’amuser à saucissonner le Parlement en listes. La démocratie n’est pas une question d’arithmétique. La démocratie est aussi et surtout affaire de sanction populaire. On est en train de discréditer le processus démocratique », fait-il valoir avec force.
La représentativité des jeunes est une urgence. Mais pas à n’importe quel prix, commente ce cacique socialiste pour qui « on ne parachute pas des élites ». A l’USFP, on réfléchit aux différentes modalités pour permettre l’élection des jeunes. « On peut par exemple réserver des circonscriptions aux jeunes sur la base d’une entente entre les partis. En fait, tout est fonction de l’engagement des formations politiques qui doivent faire le pari des jeunes. Le renouvellement des élites ne se décrète pas à coup de lois ! » s’exclame notre interlocuteur.
Les partis politiques doivent rendre leurs réponses ce mercredi 24 août au ministre de l’Intérieur. La décision de l’USFP a été prise lundi au sein du Bureau politique : les socialistes s’en tiennent à leur premier mémorandum portant sur le projet de loi organique relatif à la Chambre des députés et adressent une fin de non-recevoir aux propositions revues et corrigées du ministère de l’Intérieur. «Des menaces pèsent sur la démocratie. Nous n’avons pas le droit de laisser faire», indique ce membre de l’instance exécutive de l’Union socialiste des forces populaires.
Le feuilleton de la liste nationale ne fait que commencer. Jusqu’où les partis réfractaires iront-ils ? Et dans quelle mesure Cherqaoui est-il prêt à céder aux pressions et à lâcher du lest ? Les tout prochains jours s’annoncent difficiles en attendant des débats parlementaires qui promettent d’être très chauds.