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Mais en attendant une réponse des officiels marocains concernant leur revirement, la conclusion de tels accords n’augure-t-elle pas d’une éventuelle signature d’un accord de réadmission globale avec l’Union européenne l’autorisant à renvoyer vers le Royaume tous les migrants en situation irrégulière dont on pourra prouver qu’ils ont transité par le Royaume avant de débarquer sur le territoire européen ? « Non, il n’y aura pas d’accord global de réadmission et le Maroc semble camper sur sa position de refus concernant cette question», nous a répondu Hicham Rachidi, membre du Conseil d’administration du GADEM. Il estime que tout accord est exclu dans le contexte actuel. « Les relations entre le Maroc et l’UE ne sont pas actuellement au beau fixe. L’arrêt de la Cour européenne de justice annulant partiellement les accords agricoles et de pêche et l’amendement du Parlement européen appelant l'ONU à un élargissement du mandat de la Minurso ont tendu les relations entre les deux partenaires. Le Maroc ne considère plus l’EU comme un partenaire crédible et estime qu’elle n’est pas claire dans son jeu. Et c’est pourquoi Rabat a activé le levier de la coopération bilatérale».
A ce propos, notre source estime que ce levier n’aura que des effets bénéfiques pour notre pays. « Le Maroc négocie aujourd’hui directement avec l’Allemagne, la Suède et d’autres pays. Ces discussions démontrent que le Royaume est un partenaire crédible qui respecte ses engagements et assume ses responsabilité et, par conséquent, aucun des pays partenaires ne pourra prendre de position hostile aux intérêts marocains ». Et de préciser: «L’annonce du Maroc comme un pays sûr par l’Allemagne est presque une reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur son Sahara. C’est un gain diplomatique énorme. Ceci d’autant plus que les opérations d’expulsion des migrants irréguliers marocains vont être accompagnées par des investissements allemands au Maroc dont l’augmentation est déjà fort perceptible. Et c’est pourquoi le Royaume tente de déclencher le même processus avec la Suède pour récupérer les mineurs marocains. Il faut noter également qu’il y a un renforcement de la coopération avec l’Espagne comme en témoigne le mur de cinq mètres de long érigé récemment par les autorités marocaines pour contenir les immigrants irréguliers. Bref, le Maroc joue à fond la carte migratoire pour renforcer la défense de son intégrité territoriale et le développement ».
Quand ces accords de réadmission vont-ils entrer en vigueur? «Il faut encore du temps puisqu’il y a plusieurs questions techniques à résoudre (la place des familles, les conditions d’accueil, le sort des jeunes homosexuels…)», nous a précisé Hicham Rachidi. Et d’ajouter : « Mais cela n’empêche pas que la priorité sera donnée à certains dossiers comme celui des migrants marocains en Allemagne. L’entretien téléphonique, mercredi 27 janvier, entre S.M le Roi Mohammed VI et la chancelière allemande Angela Merkel est un signal politique fort pour que les choses s’accélèrent. Ainsi et dès qu’un accord sur le cadre général sera trouvé, les consuls du Royaume vont procéder à l’identification des Marocains candidats à l’expulsion. Même constat pour la Suède. Notamment après la décision du gouvernement de Stockholm de ne pas reconnaître la pseudo-RASD».
Quel sort sera-t-il réservé aux migrants marocains expulsés une fois arrivés au Maroc? «A ma connaissance, il y a eu mise en place en collaboration avec l’Espagne de maisons d’accueil à Nador, Béni Mellal et Tanger mais elles sont demeurées en stand-by», nous a indiqué notre source. Et de conclure: «Il est fort probable que ces structures soient réactivées. Reste à savoir qui va gérer ces centres et qui garantira le respect des droits de l’Homme en leur sein sans parler du rôle que les familles devraient occuper dans ce dispositif».