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A l’âge de huit ans, elle avait connu la télévision pour y être passée après avoir emmagasiné les succès classiques, car Jannat a cette chance d’appartenir à une famille imbue d’art, l’art au vrai sens du terme. Et elle n’a pas choisi d’émigrer en Egypte mais elle en a été contrainte, car pour développer son talent et ses compétences, elle ne trouvait pas les moyens adéquats au Maroc. A chaque fois qu’elle se présentait à un producteur, elle apprenait, à ses dépens, que le marché était demandeur de chansons populaires. Elle, ce n’était pas son genre. En Egypte, elle a trouvé tous les moyens et cela lui a permis de s’illustrer et de briller de mille feux.
En 2006, déjà, elle est connue de par son titre « Elli bini ou binek » produit par Ahmed Dassouki. L’année dernière, en 2009, c’est carrément l’aboutissement avec son nouvel album « Hob Imtilak ». Et comme la mode est aux clips vidéo, Jannat ne pouvait s’y soustraire et elle en a elle aussi tourné. Seulement, après le tournage de son clip, on lui découvre d’autres talents au point de l’inciter à faire du cinéma. Mais, la tête sur les épaules et sûre de ce qu’elle veut faire, elle décline certaines offres et assure qu’elle veut se limiter à la chanson, rien qu’à la chanson.
Mais c’est sans doute sa première rencontre avec le public lors d’une grande soirée qui a révélé l’étendue de sa célébrité. En effet, après le succès patent de ses deux albums, elle avait eu beaucoup d’offres pour aller animer des soirées. Malgré cela, elle a toujours fait en sorte de voir où elle met les pieds pour ne pas être absorbée par la machine industrielle qui fabrique des vedettes et les rejette aussitôt après. Elle, ce n’est pas son cas car elle a su s’imposer en tant que chanteuse qui a un talent durable et non des atouts périssables.
Mais voilà, on lui reproche, comme on l’a fait pour d’autres Marocaines qui ont préféré émigrer, de ne pas chanter des chansons marocaines. Cependant, Jannat qui, il faut le dire, est plus connue en Egypte qu’au Maroc, avance des arguments valables, à savoir que si elle doit interpréter une chanson marocaine, cette dernière devrait être intéressante, consistante et composée de manière à ce qu’elle soit comprise de tous. Chanter au Maroc ou chanter des chansons marocaines, cela lui tient beaucoup à cœur, il suffit donc de trouver la meilleure formule.
Avec seulement deux albums, Jannat a conquis les cœurs et les goûts et cela représente un véritable exploit, tout à son honneur. Des sondages ont en fait la meilleure chanteuse arabe, ce qui lui a permis d’élargir encore plus la base de ses fans qui lui en demandent davantage, à juste titre d’ailleurs.
Cette estime, ce succès et le sérieux qui caractérisent sa manière de travailler et de choisir ses partenaires lui ont valu un disque d’or, grâce à son premier album qui a réalisé énormément de ventes ; une consécration qui n’est pas du tout facile à obtenir d’autant que le marché de la chanson foisonne de chanteuses et surtout de chanteuses bien soutenues matériellement et médiatiquement par de richissimes princes arabes. Jannat est épaulée par son talent et son sérieux. Son large public lui a trouvé un nom, tout à son honneur : « La princesse de l’amour et du romantisme », un nom qui en dit long sur l’estime dont elle jouit auprès du public.