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D’une seule voix, les participants ont ainsi affirmé que la gouvernance constituait le nerf de guerre de toutes les réformes entreprises. Un titre (12) « de la bonne gouvernance » lui a même été consacré, soit 17 articles (154 à 171), a remarqué Mohamed Laenser au nom du MP. La constitutionnalisation d’un certain nombre de conseils (Conseil de la concurrence, la HACA…) y est stipulée. Pour mieux la mettre en exergue, un autre outil paraît imparable, à savoir la séparation des pouvoirs qui tend à une meilleure responsabilisation des acteurs politiques.
Chacun des intervenants a ainsi loué le nouveau concept d’un chef de gouvernement désigné par le Roi au sein du parti arrivé en tête des élections législatives et qui est dépositaire d’un pouvoir exécutif plein. «Un chef de gouvernement issu directement des urnes et qui de ce fait est tenu de rendre des comptes », a remarqué Karim Ghellab, au nom de l’Istiqlal. Il est également investi par la majorité absolue de la Chambre des représentants, devant laquelle il est responsable : Chef de gouvernement et véritable leader et meneur de l’équipe gouvernementale.
« Ce qui constitue un véritable acquis, c’est la consécration d’un gouvernement politique et partisan», comme l’a souligné Driss Lachgar au nom de l’USFP. De larges prérogatives lui sont attribuées disposant de l’administration, exerçant un pouvoir exécutif réel et ayant de larges prérogatives dans la nomination aux emplois civils. Un Parlement fort, à compétences renforcées, qui exerce le pouvoir législatif, vote la loi, contrôle le gouvernement et évalue les politiques publiques. La justice a pour sa part été hissée au statut d’un pouvoir indépendant, au service d’une protection réelle des droits et de l’assurance du respect des lois. Du côté du PJD, on a émis certaines réserves du fait que « depuis la promulgation de la nouvelle Constitution à ce jour aucun signal fort n’a été donné : journalistes emprisonnés, revendications sociales … », selon Abdelilah Benkirane, chef du parti islamiste. Par ailleurs, Nabil Benabdellah (Parti du progrès et de socialisme) a insisté pour qu’il y ait une véritable adéquation entre les paroles et les actes afin de restaurer la confiance des citoyens dans les instances politiques». Ceci est d’autant plus vrai que la fracture née des législatives de 2007 n’est pas encore cicatrisée. Mais en fait les électeurs qui ont approuvé en masse le projet de Constitution ne sont-ce pas les mêmes qui vont donner leurs voix le 25 novembre prochain ?, a lancé avec optimisme un intervenant. Mais le problème qui se pose avec acuité est incontestablement celui des ressources humaines. Qui sera à la hauteur de ces responsabilités et sera à même de veiller à l’application de la démocratie ? se demandent de concert ces responsables politiques. C’est sans doute l’occasion pour laisser éclore de jeunes compétences.
Cette gouvernance peut être exercée au sein des alliances. D’aucuns préfèrent faire cavalier seul. A ce sujet, l’Istiqlal, l’USFP et le PPS se disent bien engagés dans la Koutla démocratique qui les réunit depuis plus de 20 ans et à ce titre, ils ont présenté la plateforme d’un programme commun. « Nous sommes dans une phase de construction et la vraie question c’est de délimiter les règles garantissant l’application de la démocratie » a précisé Driss Lachgar. Quant à Karim Ghellab, il a avancé qu’après l’alliance quantitative, il faut passer à l’alliance qualitative afin d’exécuter le programme. Abdelilah Benkirane a affirmé de son côté que son parti n’avait aucune alliance en vue.