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Une nouvelle horreur qui n’a d’égale que la passivité et les discours creux du ministre responsable et des services de son ministère. Au lieu de s’attaquer de front à ce fléau, Abdelaziz Rabbah, de son nom, donne l’impression de se perdre dans des considérations ou des impératifs aux parfums électoralistes. Sinon, pourquoi prendre une décision et se rétracter devant la première manifestation d’humeur ? Il faut dire que les ministres du PJD se font plus de souci sur leur lampe que sur la gestion et la bonne gouvernance de leurs départements respectifs. Leurs déclarations et décisions donnent l’impression qu’ils sont toujours en campagne électorale caractérisée par des discours et des prises de position politiciens.
Après sa sortie médiatique lors de l’accident de Tichka qui a déclenché l’ire des professionnels, Rabbah a préféré la diplomatie en abandonnant « sa fermeté et sa détermination » déclarées pour combattre le fléau des accidents dont la cause essentielle reste l’élément humain selon lui. Les commissions de contrôle ne furent qu’une formalité. Devant les gares routières et sur les routes et les autoroutes, le contrôle habituel est de vigueur. Perméabilité, corruption et laxisme sont monnaie courante partout. L’état des véhicules au départ, les contrôles techniques, les contrôles routiers ne sont que formels et obéissent à des raisons sonnantes et trébuchantes au su et au vu de tout le monde, y compris celui du ministre Rabbah.
Et voilà qu’il nous sort une nouvelle esquive. Le ministre estime que ce n’est plus l’élément humain qui est responsable de cette hécatombe mais des textes de loi. Il faut donc procéder à une révision de certaines dispositions du Code de la route et ce, en concertation avec les professionnels et la société civile. Génial ! Une nouvelle carte pour apaiser la grogne des professionnels et tenter de répondre à certaines promesses électorales. « Nous allons user de tous les moyens, outils et mécanismes pour pouvoir réduire les dégâts causés sur les routes», a-t-il indiqué dernièrement. Et pendant que le ministre se livre à ses espiègleries politiciennes en annonçant un dialogue avec les professionnels ou encore l’annonce de la mise en place d’une instance de régulation de la sécurité routière, des gens continuent de mourir. Et l’hécatombe va continuer de plus belle. Dans un pays démocratique, un ministre qui se respecte aurait tout simplement démissionné. On ne peut gérer un département avec des intentions, des promesses et déclarations mais avec une bonne gestion qui prend en considération les priorités du secteur.

Hassan El Khalii, secrétaire général de la Fédération marocaine de l’Union des transporteurs routiers publics de personnes, a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, tout en soulignant qu’il est prématuré de déterminer la vraie cause de l’accident, puisqu’il faut bien attendre les résultats de l’enquête menée par les autorités compétentes. «Personne n’a le droit maintenant de dire quelles sont les causes de l’accident. C’est la justice qui en a le droit», a-t-il dit dans une déclaration à «Libé».
«Toutes les mesures prises par le ministère du Transport après l’accident de Tichka, déplore-t-il, se sont avérées vaines. Au lieu d’ouvrir un débat sur les vraies causes des accidents, le ministère s’est contenté de prendre des mesures répressives». Le secrétaire général de la Fédération a appelé tous les intervenants (ministère de tutelle, police, gendarmerie, commission nationale de prévention des accidents de la route) à ouvrir un débat public et lancer une initiative pour mettre fin à «la guerre des routes». «Ce triste accident doit nous inciter à réfléchir de la manière la plus sérieuse qui soit sur les causes de ces accidents et les solutions qui s’imposent.