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Abdelhamid El Jamri
a été élu à la tête du
Système des Nations unies des droits de l’Homme
à l’issue de la 24ème
réunion des présidents
des organes de traités
de l’ONU qui
s’est tenue en juin
dernier à Addis-Abeba,
en Ethiopie.
Il occupera cette
fonction pendant
une année,
soit jusqu’en juin 2013
et représentera le système auprès de différentes
instances : Etats, ONG, etc.
Entretien.
Libé : Que pouvez-vous nous dire à propos de votre élection ?
Abdelhamid El Jamri: La réunion des présidents est une réunion statutaire, qui existe depuis plus de 24 ans maintenant. Elle a été instituée par l'Assemblée générale des Nations unies. Bien sûr, juste après mon élection, j'ai remercié mes pairs pour leur confiance et de m'avoir choisi comme président. Je suis fier de cette confiance et je fournirai tous les efforts nécessaires pour être à la hauteur de cette confiance. Et au-delà de ma petite personne, la fierté revient à mon Comité sur les droits des migrants et à mon pays le Maroc.
Madame Felice Gaer est la présidente du Comité contre la torture (CAT). Elle est américaine, très compétente et a beaucoup de qualités. Elle sera à mes côtés, pendant toute cette présidence.
Quelles seront maintenant vos nouvelles responsabilités ?
Suite à cette élection, les responsabilités sont multiples. D'abord, assurer la présidence de la 24ème réunion des présidents, qui a duré une semaine et la réussir. Après cette réunion, je resterai président jusqu'à la 25ème réunion, qui aura lieu en juin 2013. Au cours de cette présidence, j'aurai à représenter le Système des Nations unies des Organes de traités dans plusieurs instances : les Etats membres des Nations unies, les Organisations de la société civile, les Institutions nationales des droits de l'Homme, les Agences des NU, entre autes.
C’est une année bien remplie, parce qu'elle coïncide avec la publication du rapport du Haut commissariat aux droits de l'Homme sur le renforcement des Organes de traités. C'est un rapport qui sort, suite à une concertation que nous avions commencée depuis deux années, avec différents acteurs, et qui porte sur l'amélioration et le renforcement des méthodes de travail des Organes de traités.
Cette année, j'aurai beaucoup de rencontres à faire avec les partenaires et principalement les Etats. A ce niveau, j'ai un premier dialogue avec les Etats à l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, les 16 et 17 juillet. A ce sujet, j'ai déjà fait, avec mes collègues présidents des Organes de traités, une vidéo-conférence avec la présidence de la 66ème AG des NU et les deux ambassadeurs facilitateurs.
Vu l'importance des décisions que nous avons prises lors de notre 24ème réunion, nous serons amenés à mettre en place un suivi de leur mise en œuvre par les Organes de traités. Ce suivi se fera sur la base de rapports périodiques et certainement à travers des réunions intermédiaires des présidents.
Je rencontrerai aussi les acteurs de la société civile ainsi que les institutions nationales des droits de l'Homme, dans différentes régions du monde.
A Addis-Abeba, est-ce que vous avez évoqué la situation des droits de l'Homme en Afrique avec les organismes africains?
Oui, à Addis-Abeba, nous avons eu un dialogue fructueux avec les Mécanismes africains relatifs aux droits de l'Homme, notamment la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, le Comité des experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, le Mécanisme africain d'évaluation entre pairs, la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples, la Cour de justice de l'Afrique de l'Est et la Cour de justice de la CEDEAO, ainsi que leurs partenaires, y compris les agences des Nations unies, les institutions nationales des droits de l'Homme et les organisations de la société civile. Des recommandations conjointes visant à une plus étroite coopération entre les Mécanismes internationaux et régionaux relatifs aux droits de l'Homme seront également annexées au rapport des présidents à l'Assemblée générale.
Ces Mécanismes ont évoqué la situation difficile des droits de l'Homme en Afrique, leurs difficultés à fonctionner, notamment du fait de certains comportements d'Etats, qui ne respectent pas les règles des organes créés en vue de surveiller la situation des droits de l'Homme en Afrique.
Notre pays, par sa dynamique en matière de droits de l'Homme et de construction de l'Etat de droit, devrait faire le nécessaire pour retourner au sein de l’UA. Il apportera certainement un nouveau souffle et une dynamique à cette institution, à la Commission des DHP, à la Cour africaine des DHP et aux autres organes de surveillance des DH.
La réunion a duré une semaine et a traité, notamment, le dernier rapport du Haut commissariat aux droits de l’Homme sur le renforcement des Organes de traités. Quels sont les objectifs après la réunion ?
Au cours de notre 24ème réunion annuelle, nous avons examiné des questions très importantes pour le travail futur des Organes de traités, dont le rapport du Haut commissaire aux droits de l'Homme sur le renforcement des Organes de traités. Les présidents ont accueilli favorablement le rapport et endossé la vision qu'il contient et qui émane d'un processus de consultation de près de trois ans dans lequel les membres des Organes de traités ont joué un rôle déterminant. Les présidents ont exprimé leur soutien aux propositions importantes faites dans le rapport, notamment celles relatives au calendrier global en matière de présentation de rapports, la simplification de la procédure, la question des limitations de pages en ce qui concerne les rapports des Etats parties et l'utilisation des technologies modernes telles que le webcasting et la vidéoconférence. Les présidents ont recommandé que chaque Organe de traité examine attentivement les recommandations adressées aux Organes de traités et les compare soigneusement avec leurs méthodes de travail existantes afin d'identifier les mesures nécessaires à leur mise en œuvre.